Coronavirus : il offre à trois soignants un survol du CHU de Reims en avion de chasse

Passionné d'aviation, le directeur d'une société basée à Epernay dans la Marne a offert à trois soignants du CHU de Reims un vol au dessus de leur hôpital. A bord d'un Albatros, ils ont fait le plein de sensations et de reconnaissance. 

Il y a eu les applaudissements, chaque soir à 20h. Et puis Aymeric de Valence, pilote et ancien militaire dans l'Aéronavale, a eu envie avec l'équipe de la société Sparflex basée à Epernay, d'en faire un peu plus pour marquer son hommage aux soignants dans la Marne. Proposer des sensations qu'il connaît bien et qui font oublier le quotidien. Décoller à plein gaz, s'envoyer dans les hauteurs, toucher le ciel, frôler les nuages et les dépasser. Pour survoler Reims à bord d'un Albatros L39, proche de l'avion de chasse. Un vol à la verticale du CHU, dans lequel travaillent Sarah Sellam, médecin anesthésiste, Sabrina Severs, aide soignante et Vincent Bocquet, brancardier depuis huit ans. Trois soignants parmi d'autres, à peine remis de la crise sanitaire qu'ils ont affronté.
 

L'idée a vu le jour à l'aérodrome de Prunay, près de Reims. "C'était un one shot, le jour du déconfinement le 11 mai, à l’heure des hommages aux soignants, précise Aymeric de Valence. L’idée de faire ça est venue naturellement. Nous en tant que pilotes, on a été confiné pendant deux mois, c’était assez frustrant et j’ai été militaire. En voyant les soignants au front, on s’est reconnu : ils allaient à l’action et pas nous. Ils rendaient service de manière exemplaire. Plutôt que d’applaudir, on voulait leur permettre de s’élever du quotidien. Un manière d’honorer la profession pour un souvenir hors du commun. Survoler le CHU vers 20h c’était symbolique. Notre manière de leur prouver notre hommage. Notre reconnaissance. On emmène souvent voler des gens. Il y a six mois, on avait voler un professeur du CHU, il connaît les directions de l'établissement. Il a été notre intermédiaire. Il a proposé ds personnes et en fonction des réponses, on a fait voler une aide soignante un brancardier une médecin". Même une semaine plus tard, les étoiles reviennent dans ses yeux quand il raconte ce vol peu ordinaire. 

VIDEO - Le vol a été filmé pour garder un souvenir en images de ce moment inobliable. "Médecins, infirmiers, urgentistes, réanimateurs, aide-soignants,… vous luttez au quotidien pour notre santé collective. Ce vol du 11 mai, journée d’espoir, vous est dédié, en hommage à votre abnégation et sacrifices. Vous êtes notre fierté. MERCI..!"
 


 
Le vol a été préparé avec minutie. Les soignants sont arrivés à 18h. "On les a préparé, équipé avec casques et combinaison, puis on a fait un briefing complet. Déroulé du vol et point de sécurité. On a volé 30 min, au dessus de la champagne et des nuages, au-dessus de Vertus, Reims, avec des moments de voltige, des boucles, des tonneaux et des fumigènes quand on est passé au-dessus du CHU de Reims". Autant dire, un baptême de l'air inoubliable, le jour où la liberté de mouvement des uns et des autres a enfin été rendue possible à nouveau. Libre comme l'air ou presque. 
 
 

Emotion impressionnante

Le pilote, pourtant rôdé à ce genre d'expérience en garde une émotion intacte, "impressionnante". "J’ai fait beaucoup de vols, mais cette fois, il y avait une ambiance particulière avec les masques, c’était le jour du déconfinement. On n'avait pas volé depuis longtemps, on a senti des sourires, à défaut de les voir, c'était une événnement exceptionnel. Pour nous, rendre cet hommage, c’était un sensibilité particulière. Ils ont adoré, on a eu des mots de remerciements. Le tout dans une ambiance festive et solennelle. 

Vincent Bocquet, brancardier confirme volontiers. L'émotion a été au rendez-vous de cette surprise. "La proposition m’a fait plaisir, de pouvoir profiter d’un baptême de ce genre. Comme une reconnaissance du travail accompli. J’ai aidé des collègues au CHU, je travaille en réanimation-cardiologie. Le jour du vol on avait rendez vous à Prunay, la météo était bonne. On a été accueilli par Aymeric avec un grand sourire. On a eu des explications de sécurité, surtout le siège éjectable, à ne pas toucher. Cela a duré un peu plus de 20 minutes. En l’air, on ressent une forte poussée et des sensations inégalables".

Le survol du CHU avec des collègues en bas qui nous ont filmé et vu passé. Alors qu'ils n’étaient pas tous au courant. C'était magique ! 
- Vincent, brancardier


Comme ses deux collègues qu'il ne connaissait pas plus que ça. Vincent a été marqué par l'initiative de ce vol. Il le prend pour lui mais aussi pour tous ceux qu'il représente par sa profession. Après deux mois très intenses dans les hôpitaux, face au covid-19. "C'est vraiment un beau geste. Un soutien qui nous a touché. La situation était délicate, ça nous a redonné la pêche, une patate d’enfer. La semaine de travail qui a suivi, on était tous les trois encore plus motivés de travailler. Une belle reconnaissance. Là, une semaine après, c’est moins tendu dans les services, ça se calme doucement, mais ce n'est pas terminé, on a encore des patients hospitalisés. Il faut se méfier de la deuxième vague, on est encore sur le pied de guerre". 
 


Une épreuve collective qui a marqué durablement. Comme ce vol en Albatros. 

 
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