Coronavirus : A Reims, un collectif de photographes offre des séances photo au personnel du CHU

Le collectif Moyougi propose au personnel du CHU de Reims des séances photos gratuites. L'occasion pour la plupart de se retrouver en famille après des mois de parenthèse. Les deux photographes ont déjà réalisé plus de 80 séances. Plus de 200 sont réservées jusqu'à la mi-novembre.

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"Pour les repérer, c'est simple. On sait que ce sont ceux qui font un petit effort vestimentaire." Eric Szalski a une technique imparable pour repérer ses clients, ce samedi 4 juillet, au parc de Champagne à Reims. Il faut dire que ceux-là n'ont pas vraiment l'habitude. Amélie Petitbon est cadre de santé. Venue avec son mari et leurs deux enfants, elle préfère prendre les photos que l'inverse. "Ce sont des choses qu’on ne fait pas. À la limite avec le téléphone, mais c'est plutôt pour prendre nos enfants", sourit-elle.

Veste de tailleur blanche, talons compensés pour elle, veste pour lui, robe à fleurs pour Elléa et une tenue assortie pour Léo, le plus grand. Eric Szalski ne s'est pas trompé, la petite famille s'est mise sur son 31 pour immortaliser le moment. Même si Elléa n'est pas du genre bavarde, le photographe du collectif Moyougi parvient à lui tirer des sourires. "Les clients sont tous tendus comme des arcs au début. Les premières photos sont à jeter puis ils jouent le jeu, ils se détendent et finalement, ils découvrent que ce n'est pas si difficile", décrit le photographe, qui sait jouer de sa carrure pour amuser les plus petits.
 


Une fois à l'aise, la famille se prête au jeu. À commencer par les enfants de 4 et 7 ans, au bord de la fontaine du jardin du simple, où se trouvent les potagers de plantes médicinales. Léo pose comme un pro, Elléa le suit dans la bonne humeur, sa timidité est vite oubliée. "La seule fois où nous avons fait une séance photo avec une professionnelle, c'était lorsqu'une amie s'est lancée dans la photo, pour lui filer un coup de main, explique Amélie. C'était il y a deux ans !" "Ça fera une mise à jour pour les photos dans le salon", plaisante Eric.
 

Une campagne de publicité gratuite et utile

Outre la mise à jour, ces séances photo remplissent plusieurs objectifs. Le premier : continuer à pratiquer pour les deux photographes, malgré les annulations d'événements en cascade. "On a vu que notre métier allait être à l’arrêt jusqu’en 2021, constate Eric Szalski. Moins on travaille en photo plus on perd. On a déjà beaucoup perdu en qualité de prise de vue." Même s'il offre ces séances d'une valeur de 70 euros et d'une durée d'un vingtaine de minutes, le photographe sait que ce n'est pas de l'argent perdu.
 

Je préfére offrir mes services à du personnel qui le mérite. Ça me fait de la publicité grâce au bouche-à-oreille, mais qui me correspond.

Eric Szalski, photographe.

 

Le bouche-à-oreille commence à opérer. Après avoir assuré les photos de groupe au sein du CHU, le photographe a proposé à la communication d'offrir ses services à l'ensemble du personnel, soignant, administratif ou de ménage. "La com m'a dit, 'vous savez qu'on est 7.000 ?,  j'ai répondu oui, j'en suis tout à fait conscient ! Je ne m'attendais pas à une telle vague ! ", s'enthousiasme le Rémois. Aujourd'hui, avec Etienne Paille, ils ont réalisé presque 90 séances, soit plus de 1.000 photos, et il leur en reste plus de 200 à assurer jusqu'à la mi-novembre. "Les gens au travail montrent le résultat aux collègues, qui réservent à leur tour. J'ai de toutes les demandes : grossesse, couple… La plupart sont pour des séances en famille."
 

Son idée, il l'a eue pendant le confinement. Après avoir visionné plusieurs reportages sur les conditions de travail à l'hôpital durant la crise, il s'est dit que les travailleurs auront besoin de se retrouver en famille après la période. "Les journées étaient longues, acquiesce Amélie. Quand je rentrais, c'était douche pour tout le monde avant les câlins."

"Humainement, c'est un truc énorme, s'emporte Eric Szalski. Ce qui m’apporte le plus, ce sont des tranches de vie qu'on vit en quelques minutes et cette gratitude en me disant merci. Beaucoup me disent qu’ils ne le méritent pas. Les gens repartent avec le smille, car je fais beaucoup le sketch pendant les séances". De l'humour qu'il va falloir garder jusqu'en décembre, en espérant que 2021 soit une année plus heureuse pour le secteur.
 
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