Covid ou grippe : "les patients ont même parfois les deux en même temps", explique une médecin

Faut-il s'inquiéter de la montée des cas de Covid et de l'apparition de formes graves de grippe? A-t-on renoncé à certains gestes barrière trop tôt? Le point avec des professionnels de santé de Champagne-Ardenne.

Depuis la fin du port du masque et le relâchement des gestes barrière, le nombre de contaminés par le coronavirus et dernièrement par le virus de la grippe augmente.

Sur les chiffres de surveillance épidémiologique de l'ARS Grand Est couvrant la période du 16 au 22 mars, on observe un pic de contamination qui dure, même si les formes graves nécessitant une hospitalisation restent encore limités.

En Champagne Ardenne, ce sont les départements de la Marne (5966 nouveaux cas) et des Ardennes (4250 nouveaux cas) qui connaissent les plus forts taux de contamination. Viennent ensuite l'Aube (3446) nouveaux cas) et la Haute-Marne (2059 nouveaux cas)..

"Ca n'arrête pas. Depuis quinze jours les patients appellent, pour le Covid, pour la grippe. D'habitude, au printemps, les contaminations ralentissent, mais là, ça a plutôt tendance à augmenter".

Dr Emilie Verhille

Dans son cabinet du centre-ville de Reims, Emilie Verhille, cette jeune femme médecin est débordée.

Elle recense environ trois appels par jour pour le Covid, et un appel par jour pour la grippe. Les patients présentent tous des problèmes respiratoires et une très grande fatigue.

"Heureusement pour le moment, je n'ai pas de formes graves et mes patients ont pu être suivis à leur domicile. D'habitude au printemps, les contaminations ralentissent mais là, ça a plutôt tendance à augmenter", explique-t-elle.

Co-infection grippe-Covid

Grosse surprise de la semaine : quatre de ses patients ont été diagnostiqués à la fois Covid et grippe. Des enfants et des jeunes adultes. C'est du jamais vu. "Ces cas ont été confirmés en laboratoire par des tests PCR. Ils ont les deux virus. Cela dit ils ne semblent pas plus malade", ajoute Emilie Verhille.

Plus de classes fermées dans l'académie de Reims

Les contaminations augmentent. Le virus continue à circuler chez les élèves et les enseignants, les classes ne ferment plus lors de cas avérés. Les nouvelles règles font qu'il n'y a pas eu de fermeture de classes ni d'établissements.

"On est dans un pic"

Le Professeur Jacques Cohen est formel : "On est dans un pic avec de très nombreux cas. Heureusement ce virus est beaucoup moins dangereux qu'il y a un an, mais on ne peut pas ignorer qu'il reste mortel pour les personnes fragiles". 

Les personnes les plus vulnérables restent celles présentant des comorbidités, soit parce qu'elles souffrent d'une autre maladie, soit par ce qu'elles sont très âgées.

Le Professeur d'Immunologie rémois, passionné de recherches, s'étonne. "Je ne comprends pas pourquoi on n'utilise pas les médicaments qui ont été mis au point par des laboratoires pour traiter les patients. Aucun stock n'a été constitué".

On voit lorsqu'on analyse un peu les cas, qu'une personne peut être réinfectée, et même réinfectée plusieurs fois de suite.

Professeur Jacques Cohen

Il se confirme, avec cette nouvelle vague, que même les personnes vaccinées peuvent être infectées. L'autre enseignement, c'est que l'on peut être réinfecté, "et même plusieurs fois à la suite."

Pour le moment, la situation reste sous contrôle. Mais nul ne sait comment elle pourra évoluer dans les semaines qui viennent.

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