Alors que le quartier Croix-Rouge de Reims poursuit sa transformation, le bailleur social Foyer Rémois a lancé un projet de valorisation de la mémoire des habitants. Ils sont appelés à partager leurs souvenirs en photos ou à l'écrit, le tout servira à un travail avec des artistes.
Un quartier, ce sont des bâtiments mais surtout des habitants. Le Foyer Rémois, bailleur social qui gère une partie des logements du quartier Croix Rouge à Reims (Marne), a lancé en lien avec les opérations de réhabilitation du quartier un projet de valorisation de la mémoire des habitants baptisé "Je me souviens - Croix-Rouge se raconte", avec l'association nantaise PaQ'la Lune.
Le projet, qui associe des artistes, va se concrétiser par plusieurs rendez-vous tout au long de l'année. "La volonté est d'associer les habitants à ce projet artistique pour permettre des rencontres, des réflexions, concernant le quartier tel qu'il était avant, et pourquoi pas se projeter dans l'avenir", explique ce 29 février 2024 Virginie Guy, responsable du développement social et culturel au sein du Foyer Rémois. "On a bien conscience que le quartier s'est transformé. Ça va amener à une nouvelle appropriation de l'espace."
Les habitants sont notamment invités à partager leurs souvenirs en photos ou à l'écrit sur une adresse email (jemesouviens@foyer-remois.fr). "Les artistes vont s'emparer de cette collecte de souvenirs pour partir dans diverses créations", détaille la responsable. Une projection sur la façade d'un bâtiment est par exemple programmée le 13 avril.
Peu importe si les personnes sont arrivées il y a quarante ans, il y a dix ans ou moins. Toute matière sera de toute façon utile pour la création des artistes.
Virginie Guy, Foyer Rémois
Les témoignages pourront aussi être partagés sur la page Facebook du projet. Celui signé par Christophe, ancien habitant, a par exemple été relayé ces derniers jours. "Les gens étaient heureux, car ils venaient soit d’immeubles ou de quartiers plus anciens comme Wilson ou venaient d’arriver en France, nous vivions en harmonie", explique-t-il ainsi.
Il partage des images qui datent de la construction du quartier, et de l'université. Les coquilles des amphithéâtres de la faculté dévoilent leur ossature, les grues sont encore là alors que les immeubles terminent de sortir de terre.
Le projet s'adresse à l'ensemble des habitants du quartier, mais aussi à ceux qui ont vécu sur Croix-Rouge et qui n'y sont plus aujourd'hui. Le travail autour de la mémoire du quartier va également donner lieu à la création de trois sculptures qui seront ensuite installées de manière pérenne dans des halls d'immeuble.
"Le souvenir va aussi se créer autour des ateliers. Les habitants se rappelleront qu'ils ont participé à la création de certaines œuvres. On voudrait que ça marque les esprits et que ça crée des nouveaux souvenirs", espère Virginie Guy.