Droits d'auteur : il compose une chanson pour les Jeux olympiques de 2024 à Paris... mais doit changer les paroles mentionnant les JO

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Gilles Diss, auteur-compositeur-interprète vivant près de Reims (Marne), a composé une chanson sur le thème des Jeux olympiques (JO). Elle devait sortir le samedi 30 septembre, sauf que le Comité olympique lui a signalé que les termes "Jeux olympiques" ou encore le slogan des JO étaient déposés. Il a fallu épurer et réenregistrer la chanson.

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Il voulait chanter sur les Jeux olympiques (JO), mais ce sera finalement sur les athlètes. Gilles Diss, auteur-compositeur-interprète vivant près de Reims (Marne), est à l'origine d'une chanson devant plaire aux enfants (et parfois aux plus grands).

Le thème ? Les sports des JO, qui se déroulent à Paris pendant l'été 2024. Mais le chanteur a dû revoir sa copie, ou plutôt son enregistrement. Comme il l'expliquait France 3 Champagne-Ardenne mi-septembre, Gilles Diss compose beaucoup pour les publics scolaires, et les intervenants avaient besoin d'un média pour aborder les Olympiades en musique. 

Il a donc composé Plus haut, plus vite, plus fort. Sa sortie était prévue pour le samedi 30 septembre 2023, mais il a fallu la différer, le temps de réenregistrer le son, expurgé de son contenu protégé. 

Il nous explique qu'il s'avère "que des mots sont protégés par le CIO". C'est-à-dire le Comité international olympique, afin d'éviter que des marques utilisent certains termes pour se prétendre sponsors officiels sans y avoir droit (et surtout payé pour). Il cite "toute une liste, à savoir Jeux olympiques, flamme olympique, JO, etc." Sans oublier "Plus haut, plus vite, plus fort, ensemble", qui constitue la devise officielle olympique. 

"On ne peut pas les utiliser commercialement parlant. Ni les utiliser au niveau de la communication, ou de l'expression, sans avoir l'autorisation du CIO ou du Comité Paris 2024. Et ils n'ont pas voulu la donner." 

Retours positifs... mais il n'avait pas le droit

Pourtant, Gilles Diss ne s'est pas caché. Loin de là. Et il pensait être dans son bon droit. Il a envoyé par courriel "cette chanson aux comités départementaux olympiques. J'ai reçu pas mal de retours positifs. Notamment un du comité du Bas-Rhin, qui me félicitait pour cette excellente initiative. Mais qui a ajouté, se permettant de demander cette précision avant de lui-même communiquer sur cette chanson, si j'avais eu la permission du Comité Paris 2024 pour employer les 'propriétés olympiques'."

J'ai expliqué que j'étais loin d'imaginer qu'il faille une autorisation pour employer les mots 'Jeux olympiques' et une partie de la devise utilisée dans mon refrain.

Gilles Diss, auteur-compositeur-interprète

On lui adjoint le lien d'un document publié sur Internet qui le renseigne effectivement sur tous les termes protégés, et leurs modalités d'usage. "Ne sachant pas à l'avance qu'il ne fallait pas employer certains mots, je me suis tourné vers le Comité Paris 2024 en leur envoyant ma chanson. Je leur ai expliqué être chanteur pour enfants, avoir composé une chanson sur les Jeux olympiques. Que j'étais loin d'imaginer qu'il faille une autorisation pour employer les mots 'Jeux olympiques' et une partie de la devise utilisée dans mon refrain. Je leur ai demandé s'il était possible de me donner l'aval."

La réponse fut négative. "L'utilisation des propriétés du CIO et de Paris 2024 sont exclusivement réservées à ceux qui ont contracté." Merci et au revoir. "En catastrophe", il a dû interrompre la sortie imminente de la chanson. "Je l'ai modifiée, en supprimant ces vilains mots. [il rit] Elle ressortira plus axée sur les athlètes que sur l'évènement. C'est complètement aberrant. C'est dommage. Plutôt que de la censure, j'y vois de la bêtise." (voir la publication Facebook où il s'en émeut ci-dessous).

L'utilisation commerciale de cette chanson est au centre de l'échange entre Gilles Diss et le comité. "Si la chanson était diffusée, elle m'aurait sûrement ramenée des droits d'auteur. Mais de là à ce que ça me rapporte beaucoup... Au départ, ça s'adresse à des enfants. La chanson pour enfants, il faudra me dire quand et comment c'est diffusé sur les ondes. J'étais très loin de vouloir vendre des goodies ou des fanfreluches fabriquées à l'autre bout du monde pour les vendre à la sauvette quelque part." 

Il regrette aussi cet état de fait, car son travail était jugé respectueux de l'esprit olympique. Il était dans le partage. "Je n'ai rien dénigré. Je pensais avoir écrit une chanson qui pouvait éventuellement, si elle avait été entendue quelque part, aller dans le sens des Jeux. Mais ils ne l'entendent pas comme ça. Quoique, ce n'est pas une question d'entendre ou non : au début des mails, on me remercie de m'intéresser aux Jeux olympiques et à la jeunesse." Nonobstant, "on ne me donne pas l'autorisation. Même si ce n'est pas contre moi. Je pense que c'est juste une équipe dans un bureau avec une liste des partenaires, et qui a vu que je ne l'étais pas." 

Ne pas faire de vagues

"Indépendant", Gilles Diss ne bénéficie du parapluie juridique ou financier d'aucun major du disque, ce qui n'a pas dû aider. "Je fais tout par moi-même. J'ai une collègue qui a sorti un titre intitulé La Flamme olympique, terme lui aussi protégé. Mais elle a signé chez Universal. Eux, ils ont eu l'autorisation." Soucieux d'éviter toute polémique et de ne pas s'afficher devant les tribunaux, le chanteur n'a donc pas fait de vague. "Je ne vais pas entrer en guerre avec ces gens-là ; ça m'a un peu chagriné, mais je suis philosophe."

"Ça m'aurait embêté que cette chanson ne sorte pas. Car ça représente du travail." Le refrain "plus haut, plus vite, plus fort" est donc devenu "si beau, si grand, si fort". Les deux derniers mots, "Jeux olympiques", ont été remplacés par "joutes athlétiques". Et les athlètes sont célébrés, "sans eux, les Jeux ne seraient rien ; alors autant rendre à César ce qui est à César".

Actuellement "masterisée", la chanson devrait sortir finalement "entre les 15 et 20 octobre". Reste à refaire la pochette de la chanson. En espérant qu'aucun "autre mot du dictionnaire" ne figure dans un dépôt de propriété intellectuelle, cette fois-ci.

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