Peggy Hu habite dans la campagne marnaise. Depuis septembre 2018, elle accueille une Lituanienne de 17 ans chez elle, dans le cadre d'un échange culturel. L'occasion d'en apprendre plus sur la Lituanie et de faire découvrir Reims et sa campagne à l'adolescente.
Au téléphone, tout paraît très simple pour Peggy Hu. "Lorsque j'ai vu l'annonce sur Facebook, dans laquelle l'association cherchait des familles bénévoles pour accueillir des lycéens étrangers, j'ai foncé." La Marnaise accueille une Lituanienne de 17 ans venue étudier un an en France, au lycée Colbert à Reims. Une fois les cours terminés, la lycéenne rentre chez la famille Hu, dans la campagne marnaise, dans une commune située entre Reims, Châlons et Rethel.
Des familles sélectionnées par l'association
C'est l'association YFU qui a mis la famille de Peggy Hu et Justina en relation. Basée à Tours, la structure recueille les candidatures des familles, qui remplissent un formulaire en ligne, puis les rencontre et organise un entretien. "On s'assure de leurs intentions, qu'ils ne vont pas prendre les jeunes pour des filles au pair ou les faire travailler, qu'ils les feront participer aux activités de la famille", détaille Christian Mazareck, le président d'YFU France.C'est d'ailleurs ce qu'assure Peggy Hu, qui accueille bénévolement Justina depuis septembre 2018 jusqu'en juin 2019. Entrainements de volley-ball, matchs le week-end,
Des activités qui permettent à Justina de se familiariser avec la culture française. "Je voulais améliorer ma maîtrise de la langue française, raconte-t-elle. J'aime beaucoup la nourriture française, le camembert, le roquefort… et les gens sont chaleureux."je l'emmène deux fois par semaine à Reims pour qu'elle pratique du sport, comme je le ferais pour mes enfants.
"Justina c'est un peu leur grande sœur. Justina par-ci, Justina par-là...", assure Peggy Hu, mère de deux filles de 7 et 10 ans. Autre point important, la langue. "Je souhaitais accueillir une jeune qui parle français. N'étant pas très douée en anglais, je ne voulais pas que la langue soit un obstacle", admet-elle. De son côté, Justina ne s'attendait pas à susciter autant d'intérêt auprès de sa nouvelle famille, "les petites me sollicitent tout le temps, s'amuse-t-elle.
YFU France tente de trouver des jeunes et des familles avec des centres d'intérêts similaires. "On met les jeunes sportifs chez des familles de sportifs, les jeunes artistes avec des familles plus artistes, énumère Christian Mazurek. Cela permet aux jeunes de mieux s'intégrer, d'éviter les erreurs de casting." Si une telle erreur se produisait, l'association a prévu des "familles relais", qui peuvent accueillir les jeunes temporairement.Je ne pensais pas que la Lituanie les intéresserait autant !
Lui-même bénévole, Christian Mazarek n'a jamais connu de "grosses difficultés", seulement quelques quiproquo. Il se plaît à comparer l'expérience au livre du Petit Prince : "Quand on accueille un jeune, il faut apprendre à s'apprivoiser, comprendre les habitudes l'un de l'autre." Il se rappelle d'un jeune norvégien, très indépendant, qui ne comprenait pas que ses bulletins scolaires soient adressés à sa famille et non à lui. "Il nous expliquait qu'en Norvège, les enfants reçoivent leur bulletin à leur nom dès le collège. Cela leur permet de se responsabiliser", se souvient-il.
Ou encore un Mexicain, très croyant, qui voulait se rendre à la messe tous les dimanches. "On le réveillait pour l'emmener à celle de 10 h 30, car il n'y en a qu'une à Provins. Quatre mois plus tard, il nous a avoué qu'il pensait qu'on l'emmenait aussi tôt pour l'embêter. Il n'a compris qu'à ce moment-là qu'en France, il n'y avait qu'une messe. Chez lui, il y en a toute la journée !"
L'association recherche des familles bénévoles
Reste à conquérir le public champardennais pour accueillir des jeunes venus d'Inde, d'Afrique du Sud ou de Lituanie. L'association dispose d'antennes régionales et tente de séduire le public rémois, encore peu sensibilisé. "Pour le moment, nous n'avons qu'une famille d'accueil dans la Marne et une autre à Troyes. Pour vous donner un ordre d'idée, dans la ville de Provins en Seine-et-Marne, qui compte 10.000 habitants, il existe cinq familles d'accueil." YFU poste régulièrement des annonces sur sa page Facebook, comme ici :Une fois son échange terminé, Justina envisage de poursuivre ses études en France. "A Sciences Po Lille, car la ville a l'air sympa m'ont affirmé deux de mes amies." Si elle y parvient, elle ira "visiter" sa famille d'accueil. D'ailleurs, Peggy "n'envisage pas couper les ponts avec Justina. Après tout ce qu'on a vécu, il serait impensable de ne plus avoir de nouvelles."
Pour les interessés, l'association organise une fois par mois une réunion d'informations sur Skype. Pour plus d'informations, rendez-vous mercredi 13 février, comme précisé sur cette publication Facebook :
YFU cherche des jeunes volontaires pour partir
YFU France souhaite convaincre des familles bénévoles mais aussi des jeunes lycéens. Pour l'heure, un Troyen est en échange en Inde et cinq autres vivent aux Etats-Unis. Huit jeunes de la région devraient partir en septembre prochain. Les inscriptions ont lieu jusqu'à fin mars.Pour ce faire, les jeunes intéressés doivent remplir un formulaire sur le site internet d'YFU France et passer un test d'anglais, pour s'assurer que les bases de la communication sont assurés. "Un niveau collège, lycée suffit. Il faut simplement que le jeune puisse dire qu'il a mal au ventre, ou expliquer s'il est dans le besoin", détaille Christian Mazarek .
Une fois le formulaire reçu, les élèves sont triés et passent un entretien. Le but est de s'assurer que la démarche vient du jeune, et non de sa famille et de jauger sa maturité. Des cours de cuisine sont aussi donnés, dans le but que le jeune partage sa culture avec sa famille d'accueil. Chaque année, environ 20% des dossiers ne sont pas retenus.
Côté finances, il faut compter de 5.000 à 12.000 euros pour qu'un jeune passe une année à l'étranger. Le forfait comprend les frais de dossier, l'année scolaire si elle est payante dans l'établissement étranger choisi et les billets d'avion. Un système de bourse existe, qui permet de financer une partie du voyage. Plus d'informations sont disponibles sur le site internet de l'association : www.yfu.fr.