Municipales à Reims : Gérard Chemla candidat "En Marche" pour 2020

L'avocat Gérard Chemla vient d'obtenir ce lundi 17 juin l'investiture de la République en Marche pour les élections municipales. Il brigue un premier mandat après son échec aux élections législatives. Gérard Chemla veut construire un projet "qui n'aura de valeur que s'il vient des citoyens".

C'est dans son bureau rémois, là où les victimes se confient, que Gérard Chemla a décidé de nous recevoir. Avocat depuis près de 40 ans, il se dit ancré dans la vraie vie. Celle des personnes qu'il défend. Mais aussi celle d'un chef d'entreprise à la tête d'une société de 45 salariés et 25 associés.

Il tient à ce statut "issu de la société civile" et précise ne pas vouloir devenir un professionnel de la politique. "Je suis en train de construire un projet municipal et il n'aura de valeur que s'il vient des citoyens. Je veux du faire ensemble, du vivre ensemble. Je ne veux pas qu'on oppose les gens."

Un an de travail sur le terrain

"Osons Reims" est né il y a un an. Un collectif pour un projet très précis : Reims 2020. Gérard Chemla commence par lancer un sondage : "mon avis sur Reims", puis part en quête d'informations sur sa ville. "Aujourd'hui, les problèmes sont en dehors du centre-ville. Le centre-ville est un oasis."

Économie, université, transport, quartiers notamment : avec son équipe et les personnes venues le rejoindre au fur et à mesure des mois, Gérard Chemla veut tenter de connaître tous ceux qui font une ville comme Reims aujourd'hui. C'est sur cette base qu'il construira son programme.

Mais "l'idée n'est pas pour l'heure de publier un programme, je suis au stade du projet. Un projet qui reposera sur toutes les valeurs que je porte. Des valeurs humanistes, progressistes." Son programme sera prêt en janvier, dit-il. Pour l'instant, il veut continuer à travailler auprès des populations.
 

Etiqueté mais libre

Gérard Chemla le dit très clairement : s'il n'avait pas eu l'investiture de La République en Marche, il ne se serait pas présenté aux municipales. Une démarche qui l'oppose au maire sortant, Arnaud Robinet (LR), qui justement fera l'inverse s'il se représente.

"Aujourd'hui, il y a des étiquettes qui vous collent aux doigts comme de vieux sparadraps et je comprends qu'on veuille s'en débarrasser." Pour lui, l'investiture est une forme de clarté, d'honnêteté envers la population, et surtout pas un cloisonnement. "Je ne suis pas enfermé dans un quelconque carcan. Je ne serai pas que La République en Marche, il faudra nécessairement que je compose avec des sensibilités qui vont bien au-delà d'un parti fermé." D'ailleurs sa liste ne sera pas étiquetée LREM mais bien "Osons Reims".

Je suis un homme libre. Je ferai toujours tout ce que je pense devoir faire. Par contre, j'ai des règles. Si je dis quelque chose, je le fais. Si je m'engage, je respecte.
Gérard Chemla, avocat, candidat aux élections municipales 
 

Lever la tête et assumer

Gérard Chemla martèle que s''il est élu, il ne changera pas : "Je ne serai pas différent dans 6 mois, un an ou 18 mois. Je m'adapterai aux réalités mais serai extrêmement ferme avec les valeurs. L'honnêteté en est une. Aujourd'hui, la politique crève de ça. A force de tromper et de décevoir, on n'est plus crédibles. Je veux être crédible."

Avec Robert Badinter et Simone Veil comme exemples, Gérard Chemla a basé sa vie personnelle et professionnelle sur le courage au risque parfois de se prendre des coups. C'est aussi le père de famille qui parle ainsi à ses enfants.

Je leur dis qu'on ne baisse pas la tête. Tu as une idée, tu en parles, tu la défends et tu assumes.
- Gérard Chemla, avocat, candidat aux élections municipales -

Marié à une avocate et père de trois enfants dont deux jeunes, Anna et Simon, 6 et 3 ans, Gérard Chemla est aussi un jeune grand-père. Une vie de famille dont il aime parler et qui est le socle de ce qu'il est devenu.

Enfant, il vit à la Veuve, un petit village près de Châlons-en Champagne. Ses parents sont instituteurs. "Mes parents étaient plutôt anti-cléricaux et fondamentalement laïques et socialistes. Ils avaient pour idole Pierre Mendès-France."

Avoir des parents enseignants lui permet d'apprendre plus vite. Il sait lire très tôt et rentre au collège à 9 ans. Rien ne le prédestine à devenir avocat. "Et à l'époque si vous n'êtes pas "fils de", il est difficile de faire sa place dans ce métier." A Reims, aucun professionnel ne l'accepte comme stagiaire dans son cabinet. Il part donc à Châlons-en-Champagne. C'est là qu'il s'installera, seul dans un premier temps, pour travailler ses premiers dossiers.
 

Les attentats : un tournant dans sa vie

"A l'époque, il faut exister et la seule matière pour laquelle les gens ne se battent pas, c'était le pénal." Gérard Chemla devient par la force des choses un pénaliste. Il défend beaucoup d'accusés puis fait face à un premier très gros dossier : l'affaire Chanal. Il s'y investit énormément, cette fois du côté des familles de victimes, comme dans l'affaire Fourniret qui suivra.

Aux côtés des victimes, il restera ensuite. Celles du tsunami où il fera un travail sur place autour de la prévisibilité de la catastrophe et du manque d'anticipation du risque. Ce procès se soldera par une défaite devant la Cour d'Appel de Paris. Il travaille aussi sur d'autres catastrophes ferroviaires : les accidents de Brétigny-sur-Orge ou l'incendie du Paris-Munich. Gérard Chemla se forge une réputation de spécialistes des victimes.

Et puis, il y a les attentats de Paris. C'est sans doute la première fois qu'il ressent cette "sensation d'inutilité profonde". "Je me suis dit : qu'est-ce que je peux faire ?". Il crée un blog et se met à écrire sur l'acceptation de l'autre, sur les religions. C'est ainsi qu'il s'exprime aussi sur l'affaire Vincent Lambert. Contacté par François, le neveu de Vincent, il devient son conseil.
Mais c'est surtout des émotions intenses à l'écoute des 400 victimes du Bataclan et de l'attentat de Nice.

C'était humainement très très particulier. J'en suis sorti ébranlé.
- Gérard Chemla, avocat, candidat aux élections municipales -

Venir respirer auprès d'autres personnes. Construire après avoir entendu tant de destructions a peut-être été le déclencheur. "Quand les gens me parlent de la politique comme un monde dur, ça n'a rien à voir avec ce que l'on partage (dans mon métier) avec la vie des gens."

Fort de ses 40 années de carrière, Gérard Chemla aborde sa candidature de maire comme la suite de sa vie auprès des gens. A 60 ans, Gérard Chemla osera Reims 2020 comme il a mené toute sa vie avec "le courage qui permet d'aller au bout des idées".
 
Gérard Chemla : fiche d'identité
  • 60 ans
  • avocat depuis 40 ans
  • ancien bâtonnier de Châlons-en-Champagne
  • enseignant à l'université de Reims
  • marié, père de 3 enfants de 33 ans, 6 et 3 ans
  • aucun mandat électoral
  • fait campagne pour les législatives de 2016 sans étiquette
  • investi par La République en Marche en juin 2019 pour les municipales 2020.
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