Ils sont 324 000 à franchir la frontière pour venir étudier en France. Parmi eux, Hamza Abouzaïd et Jean-Daniel Houatot, deux étudiants étrangers venus tracer leur avenir à Reims. Reportage.
Hamza Abouzaïd et Jean-Daniel Houatot : ces deux étudiants étrangers tracent leur avenir à Reims. Le premier est parti du Maroc, l'autre du Bénin et ont tous les deux pour objectif commun de réussir.
Une aventure rendue possible grâce à leur famille. Un clan à des centaines de kilomètres qui peut aussi être un peu trop pressant parfois.
Du poids de la famille au titre de séjour
Le père d'Hamza est ingénieur en génie civil. Du Maroc, il rêvait de voir son fils reprendre la lignée. Des aspirations qui ont rendu les premières années du jeune marocain difficiles, car dictées par la famille. Résultats : deux échecs successifs et le début des ennuis.
La Préfecture marnaise a trouvé la parade : renvoyer Hamza vers le Maroc pour qu'il refasse son titre de séjour. Sauf que ce ne sont pas les autorités marocaines qui délivrent les titres pour séjourner en France. Un moyen expéditif trouvé par la préfecture pour renvoyer Hamza à ces chères études dans son pays.
"Heureusement, mon frère était aussi en France à mon arrivée"
Jean-Daniel n'a pas connu tous ces moments de galère. Même si le choc culturel fut important. Même si, "heureusement", son frère était aussi en France à son arrivée.
Dans son petit bureau de chercheur, Jean-Daniel est aujourd'hui doctorant. Il prépare sa thèse sur la bioéconomie en Champagne-Ardenne. Son intégration dans un programme de recherches, il le doit à son parcours sans faille.
Martino Nieddu, directeur du laboratoire de recherche et vice-doyen de l'université connaît bien ses jeunes étudiants étrangers. Avec ses collègues, ils sélectionnent ou non leurs dossiers d'admission sur le campus rémois. Pour lui, un étudiant canadien, chinois ou marocain doit être traité dans le même souci d'égalité des chances. Et ce avant et pendant ses études.
Des collectifs pour venir en aide aux étudiants étrangers
Et quand le plaidoyer ne suffit pas, c'est le collectif qui se met en place. Étudiants, enseignants soutenus par le réseau "université sans frontières" défendent les droits de ces jeunes sous le coup d'un arrêté de reconduite à la frontière.
C'est le cas de Thierno, guinéen et de Roman, russe, qui ne semblaient pas suffisamment "bons" pour les services préfectoraux. Le premier, Thierno, a été expulsé. Roman s'est caché quelques semaines avant que sa situation redevienne vivable.
Il reste fragile Roman, toujours sous la pression de la réussite à tout prix. Accompagné par les représentants de Réseau Université Sans Frontières, il s'accroche.
Comme lui, Hamza, l'étudiant marocain, s'est battu pour revenir étudier en France. Un double combat : contre l'administration préfectorale mais aussi contre un racisme sélectif.
Leurs expériences, parfois douloureuses, ils en ont fait une force. Hamza, étudie l'économie appliquée dans la filière statistique. Jean-Daniel prépare sa thèse en bioéconomie.
L'université de Reims leur permet de voir leur avenir en grand.
Contactés par notre rédaction, le président de l'université et le préfet ont décliné l'invitation. Pourtant, l'université de Reims à une grande tradition d'accueil des étudiants étrangers. Elle est un lieu de connaissances sans frontières.
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