Il a 14 ans et pratique déjà la trottinette comme les pros. Mathis Viennot, qui vit entre Gueux et Reims, s'entraîne 20 heures par semaine au skatepark Léo Lagrange. Rencontre en images.
"Techniquement, c'est tellement propre." Ils sont cinq ou six adolescents à applaudir, admiratifs, au skatepark Léo Lagrange à Reims. Au-dessus de leurs yeux, casque sur le crâne, genouillères bien accrochées, Mathis donne l'impression de voler. Sous ses pieds, sa trottinette tourne et vole au gré de ses envies, comme si elle avait toujours fait partie de lui.Le Marnais n'a que 14 ans et force déjà le respect de ses aînés. Après quatre ans de pratique de trottinette freestyle, il n'est pas le meilleur, mais il est le seul à avoir décroché un sponsor : une célèbre enseigne de sport de la zone commerciale Thillois.
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"Je m'inspire des plus grands et je m'entends bien avec les skaters et les cyclistes, concède l'adolescent. Sans me vanter, je suis l'un de ceux qui font le plus l'unanimité ici, au skatepark."
- Mathis Viennot, adepte de trottinette freestyle.
Vingt heures d'entraînements hebdomadaires
Tout commence à son entrée en sixième, quand Mathis habitait encore à Murigny. Comme beaucoup de ses camarades, il se met à la trottinette, pour le plaisir d'abord. Puis il se laisse gagner par les sensations de glisse et celles qui lui font tout oublier une fois sa trottinette entre les mains. "C'est un moyen de m'évader, me vider la tête. Pour réussir une figure, il faut surtout ne pas y penser", explique-t-il.Mathis se consacre à ses deux petites roues à chacun de ses temps libres. Chaque mercredi et chaque dimanche, il enchaîne ses "trix" (figures pour les non-initiés) durant 6 heures, avec pour seule pause un kebab ou un tacos entre copains. Le samedi, il profite d'être libre le matin pour augmenter la cadence à 8 heures d'entraînement. "Pendant les vacances, c'est 8 heures par jour", renchérit-il. Le tout sans compter ses séances de renforcement musculaire qu'il improvise dans sa chambre.
Mathis détaille son quotidien largement dédié à la trottinette :
Le jeune aficionados s'entraîne seul. Ses seuls conseils, il les doit à ses copains du skatepark, qui l'aident aussi à prendre les photos et vidéos qu'il publie sur son compte Instragram et sa chaîne YouTube. Pour préparer au mieux chaque séance, Mathis engloutit les vidéos de professionnels sur YouTube : "Je regarde les figures qu'ils font, je les note sur une feuille et ensuite je les répète au parc. Si je vois que c'est trop difficile, j'attends d'aller à Bruxelles, chez mon cousin, où il y a un skatepark avec de la mousse. Ça me permet de tester de nouvelles figures sans me faire mal."
Sur son compte Instagram, Mathis partage ses trix, les figures qu'il prépare pour les compétitions :
Une rigueur qui le démarque de ses camarades. "Quand Mathis saute, c'est vraiment propre", lance l'un d'eux. "Techniquement, c'est irréprochable", ajoute un autre.
Prochaine étape : le NL Contest à Strasbourg
Et l'école dans tout ça? Mathis assure des notes correctes à chaque bulletin. "Mon père, qui est ingénieur, me soutient tant que mes notes suivent. Ma mère, elle, fait attention à mes notes, mais elle m'appuie beaucoup plus car elle sait que la trottinette m'a beaucoup aidé lors de leur divorce."Scolarisé au collège de Gueux, là où vit son père, Mathis peut aussi compter sur les encouragements de certains professeurs. "Seuls ceux avec qui je m'entends le mieux savent pour la trottinette. Mon ancienne professeur d'anglais m'encourage à fond, celle d'histoire en rigole avec moi, mais je pense qu'elle me soutient aussi."
Prochaine étape pour Mathis : le NL Contest, le festival des cultures urbaines qui aura lieu les 24, 25 et 26 mai prochains. "Il faudra que je rate une journée de cours, mais ça devrait le faire." L'enjeu pour le Marnais : se frotter aux meilleurs de la discipline, et qui sait ? Pourquoi pas se faire repérer par un manager.