Ils ont patienté pendant deux heures et ne regrettent rien. De nombreux Marnais sont venus décrocher un autographe de l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy. L'homme politique est venu en dédicace ce jeudi 5 septembre à Saint-Brice-Courcelles.
Une longue file d'attente dépasse du centre culturel du Leclerc de Saint-Brice-Courcelles près de Reims. Des nombreux Marnais, bien en rang, sont venus faire dédicacer le dernier livre de Nicolas Sarkozy, Passions. L'ancien président de la République s'est offert un bain de foule avant de décerner la légion d'honneur à Jean-Paul Pageau, le dirigeant de plusieurs enseignes Leclerc dans la région.
Cheveux roux flamboyants et cuir sur les épaules, Louis Ehr patiente depuis quelques minutes seulement. Il lui faudra un peu moins de deux heures pour arriver devant l'ancien président. Le jeune étudiant à l'institut d'études politiques de Strasbourg n'avait que dix ans quand "Sarko" a passé le perron de l'Elysée.
Je me suis intéressé depuis mes 16 ans à la politique. C'est en le suivant que j'ai voulu faire de la politique. C'est un des derniers grands orateurs et je pense que sa présidence a été la meilleure possible pendant la crise de 2008.
-Louis Ehr, étudiant à l'IEP de Strasbourg.
Le natif de Reims expose clairement ses arguments. Ouvert d'esprit, il débat aisément et accepterait volontiers de se rendre à une dédicace de Jean-Luc Mélenchon, Jean-Yves Le Drian voire même Emmanuel Macron. Des personnalités "avec du relief, contrairement à François Hollande", lâche-t-il, "Passions" serré contre sa poitrine.
Charisme et éloquence
Dans la queue se mêlent des hommes, des femmes, des plus âgés et des jeunes. Tous n'ont qu'un mot à la bouche : le charisme de l'ancien chef d'Etat. "Il représente beaucoup pour moi, confie Catherine, la cinquantaine. Je vais lui dire que c'est un honneur de le rencontrer, que j'étais au Trocadéro en mai 2012 c'est un honneur de le revoir." Venue tout droit d'Epernay, elle avait hâte de revoir l'homme politique qui l'a très vite convaincue. "C'est comme le titre de son livre, Passions, puis le charisme et les idées, dit-elle, émue. Ainsi que son amour de la France et des Français."Un peu plus loin dans la foule, une jeune femme en tailleur rouge, cheveux noirs parfaitement lisses, Laly et son grand-père trépignent. Quand on les questionne sur leurs motivations, la réponse semble évidente : "
Je le suis depuis que je suis toute petite. Je vais à ses meetings depuis mes 12 ans. C'est un homme de caractère.
-Laly, étudiante en droit.
Et Fernand de renchérir : "On a perdu gros. Qu'il revienne dans le parti remettre de l'ordre !" Et il n'est pas le seul à être exaspéré de la situation du parti. Tous regrettent le temps béni de Sarkozy. "Les Républicains ? Ils me saoulent. A droite, c'est la Bérézina ", souffle Louis. L'étudiant en sciences politiques verrait bien le député du Vaucluse Julien Aubert, "mais il n'a aucun charisme", déplore-t-il. Plus optimiste, Catherine en est certaine : "En ce moment c'est compliqué mais on va se reconstruire, c'est sûr. J'aurais bien vu François Baroin, mais il n'a pas l'air d'accord."
"On aimerait lui demander de se représenter"
Aurélie sert ses trois livres contre elle. La Rémoise est en mission. Elle doit rapporter trois autographes, pour elle, sa belle-mère et son petit frère. Derrière elle, Tarek, 32 ans, s'éponge le front. Cela fait presque deux heures qu'ils attendent. "On aime sa personnalité son franc parler son courage, énumère Aurélie, cherchant l'approbation de Tarek. On aimerait lui demander de se représenter, lui dire qu'il ne change rien et que s'il revient à Reims, on reviendra le voir."
Interrogés sur l'exemplarité de leur idole, ils bottent tous en touche. "Sans affaires, c'est injouable, tranche Aurélie. C'est le milieu qui veut ça." Tout aussi cynique, Louis abonde : "Si c'est dans l'intérêt de la France, alors on peut être souple. Ce n'est pas le plus grave. Je préfère les politiques comme Sarkozy, ceux qui ne donnent pas de leçon, contrairement à Fillon, Mélenchon ou Le Pen."Des affaires qui n'entachent pas la popularité de Nicolas Sarkozy, vu par beaucoup comme celui qui pourrait sauver la droite. Un homme providentiel comme les partis de droite ont su en créer par le temps. Et Louis Ehr de conclure : "Le problème, avec la culture de l'homme providentiel, c'est que ça nous fait autant de mal que de bien. Quand on l'a, on cartonne mais quand on n'a personne… on se retrouve dans une situation comme aujourd'hui."