Reims : ils ont donné leur sang à l'Opéra, "ça change des salles des fêtes et des gymnases"

Depuis 2007, le Rotary Club de Reims et l'Etablissement Français du sang, l'EFS, ont jeté leur dévolu sur l'un des temples rémois de la culture pour leur opération de collecte annuelle. Un cadre insolite et une communication efficace afin de promouvoir un geste à la fois rapide et précieux. 

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Sous les dorures de l'opéra de Reims, ce jeudi 5 septembre au matin, les mélomanes ont laissé place à un autre type de public : près de deux cents femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, habitués ou non à la démarche du don de sang, venus consacrer une demi-heure de leur vie pour en sauver d'autres. 

" Je suis déjà venue quelque fois pour des concerts, sourit Christine, 36 ans. Mais là, c'est une autre atmosphère, plus conviviale…Même si on se connait pas, on se retrouve tous ensemble juste après le don pour la collation, poursuit la jeune femme, déjà présente au même endroit il y a deux ans pour un tout premier don de sang. "A l'époque, un bénévole m'avait abordée dans la rue et je m'étais tout de suite dis que c'était un truc à faire. Après je suis tombée enceinte donc je n'ai pas pu le donner mais dès que j'ai pu je m'y suis remise : je me dis qu'un jour j'en aurai peut-être moi aussi besoin et à ce moment-là je serai contente que quelqu'un d'autre ait pris aussi le temps de le faire…"

Inès, elle, infirmière à l'EFS, participe pour la troisième fois à l'opération "Mon sang pour les autres". Entre deux prélèvements, blouse blanche sur les épaules et aiguille à la main, elle avoue dans un demi-sourire : " C'est sûr que l'opéra, ça nous change des salles des fêtes et des gymnases…C'est plus que sympa."
 



" On cherchait un lieu dans lequel on pouvait donner aux passants envie de rentrer afin de les convaincre, explique Jean-Pierre Gimat, membre d'un des rotary club de Reims et co-organisateur de l'événement. La direction de l'opéra a tout de suite dit oui car ça permet de faire entrer dans les lieux des personnes qui n'y vont jamais…C'est gagnant-gagnant explique-t-il.

Une belle vitrine donc et une opération de communication bien huilée mais dont l'impact reste quasi marginal… " En réalité, le don du sang s'appuie principalement sur le don régulier consenti toute l'année sur les sites fixes, détaille Frédéric Bigey, le directeur adjoint de l'Etablissement Français du Sang pour la région Grand-Est. Et même si au sortir de l'été les réserves sont plus faibles que le reste de l'année, les habitants du Grand Est sont plutôt généreux, poursuit-il. Nous avons besoin de 1.500 dons tous les jours pour subvenir aux besoins des malades, soignés dans les nombreux CHU de la région. Mais il est nécessaire de renouveler la population de donneurs, certains étant atteints par la limite d'âge donc ce type d'opération offre une visibilité plus que bénéfique."
 

Entre 420 et 480 millilitres

La limite d'âge, José, lui, tout juste prélevé de 480 ml de sang, la connaîtra bientôt. A 66 ans, il avoue donner seulement depuis son départ en retraite. " Avant, j'aurais pu le faire mais je n'ai pas pris le temps…C'était une erreur, confesse-t-il. Moi-même, j'ai été opéré plusieurs fois et peut-être ai-je dû aussi être transfusé sans le savoir…"

Un geste citoyen selon lui qu'il ne pourra plus continuer de faire, une fois ses 71 ans révolus. Car pour donner son sang, certains critères doivent être respectés : avoir au minimum 18 ans, peser plus de 50 kilos, remplir un questionnaire et réaliser un entretien préalable avec un médecin. Pour chaque donneur, entre 420 et 480 ml sont prélevés et il revient au médecin de définir le volume en fonction du poids, de la taille et du sexe des donneurs.

Au terme des trois jours de collecte, le sang de José, comme celui des autres donneurs, sera transporté à Nancy pour y être analysé et traité avant d'être dispatché dans les différents hôpitaux du Grand Est. L'année dernière, 777 donneurs se sont déplacés à l'opéra de Reims, dont 30 % de primo donneurs.










 
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