Cinq jeunes-filles, inscrites au bac pro esthétique à l'école Silvya Terrade, à Reims, devront, peut-être, repasser les épreuves, en septembre. D'abord reçues, le rectorat leur a fait savoir qu'elles n'étaient finalement pas admises. Mais leur situation va être réexaminée.
La maman de Clara ne décolère pas. Annabelle Dos Santos est même très en colère, vu le coût de la scolarité qui avoisine cinq mille euros. " Il faut que ça bouge à l’académie ", dit-elle. " Le rectorat ne répond pas à nos mails. On va envoyer un courrier à nouveau, car toutes " nos " filles ont le document disant qu’elles sont admises. Début juillet, elles étaient reçues, puis le rectorat leur a demandé de repasser les épreuves en candidat libre, en septembre, car leur livret scolaire n’est pas aux normes. Pourquoi le contrôle continu n’est pas accepté, comme dans toute la France ? Depuis mars, elles étaient en " visio ", à cause de l’épidémie. Mais on a vérifié, tout est ok ! On reste confiant. On veut y croire, d’autant que ma fille a été première de sa classe pendant trois années, avec quatorze de moyenne. Elle est déjà inscrite à un BTS en parfumerie à Vierzon, mais ne va pas pouvoir faire sa rentrée, si ça n’est pas réglé. On avait déjà l’appartement. Elle est démoralisée, au moment où elle doit passer son code. "
Des parents désemparés
La maman de Malaurie, Florence Pernet, ne comprend pas, elle aussi, pourquoi le contrôle continu n’est pas accepté. " On ne sait pas quoi faire, " dit-elle. " Malaurie risque de perdre une année, et de ne pas pouvoir commencer en alternance ". La responsable de l’établissement, à Reims, Aurélie Aubin indique que l’Ecole Silvya Terrade a pris un avocat, spécialisé en droit administratif pour gérer l’affaire. Mais la direction ne souhaite pas communiquer son nom, pour ne pas nuire à son action.
La situation va être réexaminée
Face à cette situation, les services du rectorat de l’académie de Reims nous ont adressé ce communiqué :
" Compte-tenu de la session atypique liée au contexte sanitaire, le jury s'est basé sur le livret scolaire des élèves pour rendre sa décision. Or, une partie du livret n'était pas conforme, ce qui aurait dû conduire les candidates à passer les épreuves en septembre. Cette décision fait actuellement l'objet d'une révision, le jury ayant délibéré favorablement pour ces candidates avant que le livret ne soit examiné.
Pour valider un examen concernant des candidats d'une école privée hors contrat, le rectorat se base sur les éléments de formation des candidats qui sont délivrés par le centre de formation, sous réserve de la vérification de leur conformité en amont de la tenue du jury. Or dans ce cas précis, un problème technique a permis aux candidates de voir leurs notes.
Nous sommes donc en train de réexaminer leur situation. Une enquête interne a été diligentée. La rectrice prendra sa décision dans les semaines qui viennent et en tout état de cause avant la rentrée, au vu des derniers éléments qui auront été apportés. "
L’attente va donc se poursuivre pour les candidates et leurs familles.