Pass vaccinal : comment ont voté les parlementaires de Champagne-Ardenne

Le pass vaccinal a été définitivement voté le 16 janvier par le Parlement. Pourquoi le pass a-t-il été autant débattu ? Qu'est-ce qui change ? Voici comment ont voté vos représentants, députés et sénateurs dans l'Aube, les Ardennes, la Marne et La Haute-Marne.

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Alors que le taux d'incidence du nouveau variant Omicron amorce un recul, l'Assemblée Nationale adopte définitivement le projet de loi instaurant le pass vaccinal, n'intégrant qu'à minima les modifications proposées par le Sénat. Après deux semaines de débats animés, de navette parlementaire entre l'Assemblée Nationale et le Sénat, ce projet de loi comprenant l'imposition du pass vaccinal doit entrer en vigueur dans quelques jours. Qu'en pensent les parlementaires en Champagne-Ardenne ?

Un pass obligatoire pour circuler

Avec le pass vaccinal, le gouvernement entend mettre la pression sur les non vaccinés, "Les emmerder" avait déclaré le Président de la République Emmanuel Macron.

A partir de la date d'application de cette loi, il faudra justifier d'un statut vaccinal pour accéder aux activités de loisirs, restaurants et bars, foires ou transports publics inter-régionaux. Un test négatif ne suffira plus, sauf pour accéder aux établissements et services de santé. La vaccination devient de facto obligatoire.

Pour Aïna Kuric, députée Horizons de La Marne, le pass vaccinal est dans la continuité du pass sanitaire. "Le but est d'inciter les citoyens à se faire vacciner alors que des variants apparaissent. C'est une stratégie globale de lutte contre le Covid avec le Pass vaccinal, le télétravail, le port du masque, les gestes barrière, Cela va nous permettre de continuer à préserver les libertés de nos concitoyens tout en soutenant les soignants."

Les députés rétablissent le contrôle d'identité

Le Sénat avait supprimé la possibilité de procéder à des vérifications d'identité de la part des professionnels, mais les députés l'ont finalement gardée, après un long débat. Les restaurateurs ou gérants d'établissements publics, comme les cinémas, pourront donc procéder à des contrôles d'identité en cas de doute sur le détenteur du pass. La présentation d'un document officiel avec une photographie suffira, comme la carte vitale. Les papiers d’identité ne seront pas obligatoires.

OUI sans hésitation

Bérangère Poletti, députée LR des Ardennes, a voté pour. Sage-femme, c'est une militante de la vaccination. "C'est cela qui nous permet de ne pas être débordés dans les hôpitaux. Pour le moment les citoyens qui ne veulent pas être vaccinés. Je vois dans les hôpitaux de plus en plus d'enfants hospitalisés, qui ne sont pas vaccinés. Je pense que la vaccination est la seule façon de se sortir de cette crise."

Elle a fait partie des 215 députés qui ont voté pour.

NON avec conviction

Pierre Cordier, député DVD apparenté LR des Ardennes, ne mâche pas ses mots: "J'avais voté contre le pass sanitaire, j'ai voté contre le pass vaccinal qui contraint les artisans, les commerçants et les citoyens". Lors des débats à l'Assemblée Nationale, il a clairement exprimé son désaccord avec ces pass.

"Pourtant je ne suis pas contre les vaccins mais contre cette méthode. S'il s'agit d'imposer le pass vaccinal pour obliger les gens à se faire vacciner", disons-le.

Selon Pierre Pierre Cordier, beaucoup de promesses ont été faites par le gouvernement avec bien peu de résultats, qu'il s'agisse du port du masque ou de l'utilisation du pass sanitaire qui finalement ne nous a pas permis de reprendre une vie normale. "Si l'on regarde chez nos voisins, on voit bien que ce n'est pas le pass vaccinal qui a fait baisser la circulation d'Omicron." Et il pose la question: "Les mesures sont-elles en adéquation avec la crise?"

"Il ne fallait pas politiser le débat"

François Cornut-Gentille, député LR de Haute-Marne, n'a pas participé au vote. Il s'explique:" Je n'ai pas pu être là le jour du vote pour des raisons personnelles mais j'aurais fini par m'abstenir. Je n'ai pas une position arrêtée, comme la plupart des membres de ma famille politique, tout simplement parce qu'on n'a pas de certitude. Je pense qu'il faut être modeste et trouver la moins mauvaise des solutions. Nous sommes dans une période spéciale, il fallait prendre des mesures spéciales, mais ne surtout pas politiser le débat."

Pour l'ancien maire de Saint-Dizier, avoir fait de la crise sanitaire un enjeu politique a été dévastateur. "Il fallait mettre en avant des médecins ayant autorité et travailler avec eux. On aurait pu protéger les profils les plus menacés, les personnes âgées et personnes en comorbidité. Il fallait laisser le soin aux médecins-traitant de convaincre leurs patients. Au lieu de cela on a réduit le nombre de lits de réanimation dans les hôpitaux. Je suis très critique".

Non au contrôle par des privés

Charles De Courson, député centriste du groupe Libertés et Territoires, n'a pas participé à tous les votes. Il précise "J'ai voté contre l'article1 instaurant le pass vaccinal. Ensuite j'ai déposé un recours avec des députés UDI et des socialistes Libertés et territoire pour dénoncer le contrôle d'identité remis à des personnes privées, dans le cadre du pass vaccinal."

Il s'interroge sur les conséquences qu'aura "cette mauvaise gestion de la crise sanitaire". "Une nouvelle fois le parole publique est dégradée. Gérer la France devient de plus en plus compliqué. Il ne faut pas diviser le peuple mais trouver des consensus."

Le Sénat limite le pass aux plus de 16 ans

Les sénateurs ont obtenu quelques amendements qu'ils jugeaient essentiels. Le pass vaccinal ne s'appliquera pas aux enfants. Seuls les plus de 16 ans, âge de la maturité vaccinale, sont concernés.

Les mineurs de 12 à 15 ans resteront toutefois soumis à l'obligation de présenter l’actuel pass sanitaire, et conservent donc la possibilité de présenter un test négatif pour accéder aux lieux public.

Des hôpitaux au bord de la rupture



Else Joseph est sénatrice LR des Ardennes. Elle exerce son premier mandat. La parlementaire LR a hésité avant de voter pour. "Je suis mon groupe. Nous avons un rapport et des médecins qui font autorité. Et ce qui a été déterminant pour moi c'est lorsque j'ai constaté que des opérations chirurgicales sur des jeunes ne pouvaient être faites parce que des lits d'hôpital étaient occupés par des adultes non vaccinés. Ce n'est pas acceptable."

La sénatrice nous raconte qu'elle rencontre toutes sortes de cas à sa permanence. "Des non vaccinés qui ont peur de se faire vacciner, des anti-vax, des personnes très éloignées du système de santé. Le pass vaccinal cache une situation très dégradée dans les Ardennes. Depuis 5 ans, rien n'a été fait."

Rien n'est fait pour enrayer la désertification médicale. Je ne sais pas comment le personnel résiste. On ne supportera pas une nouvelle crise.

Else Joseph, sénatrice (LR) des Ardennes

L'hôpital souffre du manque de lits, du manque de personnel et même de médecins. "Rien n'est fait pour enrayer la désertification. Je ne sais pas comment le personnel résiste. On ne supportera pas une nouvelle crise."

Elle a voté pour le pass vaccinal mais attend toujours une réponse du Ministre de la Santé. "J'ai écrit à Olivier Véran pour lui demander de mettre en place une réserve sanitaire pour aider les hôpitaux en difficulté, mais il n'a pas répondu."

Des recours ont été déposés par des députés devant le Conseil Constitutionnel. Celui-ci dispose d'une semaine pour statuer. La promulgation de la loi interviendra donc dans quelques jours.

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