Il a été présélectionné et continue d'y croire : le rémois Nicolas Pietton espère avoir la chance de vivre son rêve olympique en portant la Flamme lors du Relais des JO 2024. En situation de handicap, cette opportunité représente pour lui la possibilité de transmettre différentes valeurs.
“Quand j’ai vu que les candidatures étaient ouvertes à tous, je me suis dit, ‘pourquoi pas moi ?’”, relate Nicolas Pietton à propos de la sélection pour devenir, il l’espère, l’un des 11.000 porteurs de la Flamme Olympique lors de Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, respectivement du 26 juillet au 11 août et du 28 août au 8 septembre.
Ce rémois d’adoption âgé de 38 ans souffre d’infirmité motrice cérébrale (IMC) dûe à un manque d’oxygène à la naissance, provoquant des difficultés à bouger et des raideurs musculaires plus ou moins importantes. Nicolas, lui, peut marcher sans aide dans son appartement et utiliser un déambulateur pour les petites distances, même s’il est la plupart du temps en fauteuil roulant.
Un fauteuil auquel est accrochée une petite mascotte des JO 2024, elle aussi en situation de handicap et avec lequel il prévoit de porter la Flamme si son “rêve olympique” devient réalité le 30 juin 2024, lors du passage de cette tradition dans la Ville de Reims.
Le bonheur de la présélection
Après avoir envoyé sa candidature à travers des photos et des vidéos, Nicolas, originaire de Laon (Aisne), a appris le 4 octobre dernier par un mail du partenaire officiel Coca-Cola qu’il était présélectionné : “J’étais très étonné quand j’ai eu la réponse, j’avais beaucoup d’émotions”, réagit-il.
Jessica Jeanson, sa compagne depuis six ans, complète aussitôt : “Souviens-toi, tu étais en train de regarder ton portable et tu as vu le mail”. “Ah oui !”, s’exclame Nicolas, lorsque le moment refait surface : “On revenait du centre-ville et j’ai crié dans la rue. J’étais super fier d’arriver là”, raconte-t-il.
"Si on est en fauteuil et qu’on a envie d’y arriver, tout est possible. Quand on veut on peut."
Nicolas Pietton, candidat au Relais de la Flamme Olympique.
Nicolas, inspiré par les athlètes paralympiques et les jeux qu’il suit tous les quatre ans, entend porter un message d’inclusivité.Tout un chacun peut en effet se porter candidat pour participer au relais, comme précisé sur le site Paris 2024, qui entend sélectionner des personnes inconnues “qui ont le pouvoir de nous inspirer” par des engagements ou des actions du quotidien, à leur échelle.
Un grand dynamisme
Des critères auxquels Nicolas Pietton espère répondre grâce à sa vie associative et sportive bien remplie. D’abord avec la pétanque qu’il pratique depuis quatre ans à Tinqueux (Marne). Thomas Fontaine, initiateur et secrétaire du club de pétanque Cochonnet Aquatintien, où il se rend, le décrit comme une personne “généreuse” et “très sympathique” : “Il est toujours là pour nous aider”, témoigne-t-il, lui qui l’a aidé à tourner une vidéo pour les JO 2024.
Déclaré en invalidité, Nicolas, pour qui le contact avec les autres est primordial, s’investit “à fond” dans le bénévolat pour de nombreux événements sportifs : Vélotour, Bulky Game, Reims Champagne Run… Lors de l’édition 2022 de la course à pied rémoise, il a pu remettre des médailles et donner des renseignements, ce qu’il partage avec joie en montrant des vidéos, vestiges de ces instants.
Des preuves de sa passion pour le sport, il en a également de nombreuses chez lui. Après un passage dans son armoire, ce passionné de foot et supporter du Stade de Reims revient les bras chargés de ses diverses possessions : casquette, bobs, short et t-shirts, dont un de son idole qu’il a eu la chance de rencontrer plusieurs fois, Yohann Diniz, originaire d’Épernay (Marne) et partenaire des JO de Paris.
"Je trouve ça formidable qu’il y ait des gens qui aiment le sport comme ça. Surtout que dans les JO il ne faut pas oublier les Jeux paralympiques, et Nicolas rassemble un peu tout ce monde là."
Thomas Fontaine, initiateur et secrétaire du club de pétanque Cochonnet Aquatintien.
Des soutiens primordiaux
Cette année lors du Relais de la Flamme, du 8 mai au 26 juillet, chaque relayeur la portera pendant environ quatre minutes sur une distance de 200 mètres. Nicolas Pietton, dont la motivation est à toute épreuve mais qui manque de confiance en lui, a toutefois failli ne jamais espérer être porteur. “Je n’aurais pas osé sans mon petit trésor”, comme il aime à appeler sa compagne Jessica, également atteinte d’IMC à un degré plus important.
Une aide que cette femme de 34 ans originaire de Reims considère être une “action normale”, en rappelant que sa tante par alliance a également toujours été présente : “Nicolas a envie de plein de choses mais il se demande souvent si on va le prendre malgré son handicap. Je lui dis qu’il faut dépasser cela. Le handicap, on le porte déjà assez tous les jours. Il faut penser à ses rêves et ses envies. La vie c’est des expériences et il faut toujours les tenter.” Pour connaître la sélection finale du jury, il faudra attendre mi-janvier 2024.