Ce mercredi 25 septembre, l'avocat général a requis 30 ans de réclusion criminelle à l'encontre de Vincent Philippon, jugé depuis lundi aux assises de la Marne pour le meurtre de sa compagne Coralie Kempf, en 2021. Le verdict doit être connu dans la soirée.
Le procès de Vincent Philippon s'achève ce mercredi 25 septembre devant la cour d'assises de la Marne à Reims. L'homme de 35 ans est accusé du meurtre de sa compagne, Coralie Kempf, retrouvée sans vie dans leur appartement rémois en 2021.
L'avocat général a requis 30 ans de réclusion criminielle à l'encontre de Vincent Philippon. La cour d'assises doit faire connaître son verdict dans la soirée.
Avant les plaidoiries des avocats et la réquisition de l'avocat général, le début de journée d'audience ce mercredi a été l'occasion d'entendre deux experts, un psychiatre et un psychologue. Tous les deux ont examiné Vincent Philippon en détention.
L'analyse du psychiatre, Guillaume Vlamynck est sans appel. L'accusé présente un trouble de la personnalité narcissique qui entrave sa capacité d'introspection. Il lui est particulièrement difficile de se remettre en question. Il est absorbé par la volonté d'être admiré par tout le monde.
"Quels liens peut-on faire avec l'annonce de Coralie Kempf de vouloir arrêter la relation avec l'accusé ?", lui a demandé la présidente de la cour d'assises. "Son incapacité à gérer la frustration a pu clairement amener la phase de violences", a répondu l'expert.
L'avocate de la défense, Maître Marine Nimal, a interrogé l'expert sur l'interprétation des seize coups de couteau que l'accusé s'est infligé après le meurtre. "Cela dénote bien qu'il a pris conscience de la gravité des faits. Il y a eu un impact traumatique par les faits qu'il a commis. L'accusé a plusieurs fois répété qu'il aurait préféré mourir avec Coralie."
"C'est horrible ce que j'ai fait"
La veille, mardi 24 septembre, Vincent Philippon a pris la parole face à la cour. Il a débuté par ces mots, en se tournant vers la famille de Coralie Kempf : "Je sais que c'est horrible ce que j'ai fait. Mon acte était vraiment disproportionné. J'en suis vraiment désolé et je vous demande pardon".
Puis, face aux questions de la présidente Émilie Philippe, il a raconté la rencontre avec Coralie, en 2019, qu'il décrit comme un coup de foudre monumental. Mais très vite, la relation bat de l'aile. Le couple enchaîne les ruptures, lui est jaloux, possessif, parfois violent verbalement. Par deux fois, des témoins le stoppent dans un élan de violences physiques face à Coralie Kempf.
Trois mois avant le drame, Brice, l'ancien petit ami de la victime décède. "J'ai compris qu'elle était bouleversée", a lancé l'accusé. Puis la présidente est revenue sur cette après-midi tragique du 11 mai 2021, où Coralie Kempf a été tuée. La veille, elle a dormi chez une amie, à qui elle a fait part de sa volonté de quitter Vincent Philippon.
Ça a été ravageur chez moi, j'ai pété un câble.
Vincent Philippon
"Elle m'a dit qu'elle ne se voyait pas faire sa vie avec moi, qu'elle n'avait pas l'impression d'avancer, qu'elle s'était fait avorter et que son seul amour, c'était Brice", a poursuivi Vincent Philippon. "Là, ça a été ravageur chez moi, j'ai pété un câble. Je l'ai balayée, je l'ai mise par terre. Après j'ai commencé à faire l'innommable."
La présidente est revenue sur le grand couteau, retrouvé près du corps. Lui a refusé d'affirmer qu'il s'agissait de l'arme du crime. "C'est un couteau de boucherie, extrêmement bien aiguisé pour couper les grosses pièces de viande", a-t-il assuré. Après deux heures d'interrogatoire, la présidente a insisté: "Pourquoi avez-vous tué Coralie ?" "Parce qu'au moment où elle me dit les quatre phrases, j'ai compris que je ne pourrai jamais la récupérer", a admis l'accusé.
"Est-ce que vous considérez que Coralie a sa part de responsabilité dans ce qui est arrivé ?", a poursuivi la présidente. "Je ne sais pas vraiment, mais les phrases qui ont été dites ont été lourdes de conséquences", a répondu Vincent Philippon. Les avocats de la partie civile n'ont pas manqué de rappeler qu'il a trompé Coralie Kempf avec une autre femme.