Quatre très jeunes enfants ont été découverts laissés à eux-mêmes dans un appartement du quartier Wilson de Reims (Marne), le dimanche 26 mai. Deux jours après, le procureur François Schneider a fait une déclaration depuis le palais de justice. Voici ce qu'il faut en retenir.
C'est une histoire sordide qui s'est produite à Reims (Marne). Le dimanche 26 mai 2024, quatre enfants âgés de 2 à 6 ans ont été découverts livrés à eux-mêmes dans un appartement sale et quasiment vide de Reims (Marne).
Devant le flou entourant cette affaire, et notamment les parents de ces enfants, le procureur François Schneider a livré une déclaration à la presse depuis le palais de justice, ce mardi 28 mai.
Les faits se sont produits dans un appartement de l'allée Beethoven, situé dans un immeuble du quartier Wilson. Les pompiers étaient intervenus en premier sur place (voir sur la carte ci-dessous).
Le procureur a expliqué à la presse qu'"une personne avait appelé les pompiers car des enfants étaient laissés à l'abandon". Ce sont les pompiers qui ont appelé les forces de l'ordre. Les quatre enfants se trouvaient au sein d'"un appartement quasiment vide. Il n'était occupé que depuis le 19 avril 2024".
À l'intérieur se trouvaient "des couches sales, des culottes souillées d'excréments, des excréments à plusieurs endroits. L'un des enfants en avait le corps couvert. Les deux plus petits enfants étaient presque nus."
"Il y avait une odeur de brûlé à l'intérieur. Les pompiers se sont rendu compte en arrivant que les enfants avaient allumé une plaque électrique, posée par terre, et avaient essayé de se faire à manger. La première parole d'un des enfants a été d'ailleurs été qu'il avait faim. Les enfants ne semblaient ni dénutris, ni victimes de violences."
Des adultes qui posent question
La mère des quatre enfants, 32 ans, était présente. "Elle est arrivée peu après les pompiers. Un homme, son concubin qui n'est pas le père des enfants, est arrivé également. Il était en état d'ivresse." Il est entré "en rébellion" contre les policiers. Lui aussi a 32 ans.
La mère a été placée en garde à vue pour "soustraction par ascendant de ses obligations légales compromettant la santé et la sécurité des enfants", pouvant être punie de deux ans d'emprisonnement selon le code pénal. Le compagnon a également été placé en garde à vue pour rébellion et violation de contrôle judiciaire... pour des violences commises sur cette compagne et ces enfants (à Soissons, Aisne).
Apparemment, la compagne ("pour qui l'appartement était propre et bien rangé") avait momentanément confié ses enfants à une famille tierce, le temps "d'aller boire un verre chez des amis". Il y avait un réfrigérateur, mais il était "vide". Les services sociaux avaient déjà été alertés. Selon François Scheider, les enfants "ne sont pas restés 24 heures seuls, mais cinq heures. Ils ont été hospitalisés pour les examiner. Ils ont été placés ce mardi", que ce soit en famille d'accueil ou dans un foyer de l'aide sociale à l'enfance (ASE).
Considérés comme choqués psychologiquement, il leur a été prescrit un mois d'incapacité totale de travail (ITT). Le procureur a précisé que ces enfants lui "avaient fait beaucoup de peine. J'espère qu'ils pourront se reconstruire, autant que faire se peut."
La compagne sera jugée le 22 octobre 2024 au tribunal correctionnel de Reims. Quant au compagnon, c'est la juridiction de Soissons qui s'occupera de statuer sur son cas : il a été incarcéré en attendant.