A Reims, 1.700 personnes, selon la police, sont descendues ce jeudi 9 janvier dans la rue pour protester contre la réforme des retraites. Une mobilisation moins forte que début décembre mais les mêmes revendications.
5.000 le 5 décembre dernier, 1.700 ce jeudi 9 janvier, selon les chiffres de la police, à Reims, certains manifestants, comme Romain, regrettent cette baisse de la mobilisation contre la réforme des retraites. Il est professeur de musique et lutte pour ses droits. "Je suis fatigué de la langue de bois constante des politiciens. Les membres du gouvernement ont bien réussi leur coup, bravo à eux, ils ont annoncé la réforme juste avant Noël. On veut nous diviser. Ce n'est pas juste le combat des profs, des cheminots, en réalité, on est tous touchés." s'agace-t-il. "Il est important que l'on soit là, j'invite tout le monde à nous rejoindre. Il ne faut pas se laisser endormir par le gouvernement."
Je n'ai pas signé pour ça. Avec ce projet, tout notre système est remis en cause. On toucherait en moyenne 30% de retraite en moins
-Amandine, professeure de sciences économiques à Reims
Pour Amandine, professeure de Sciences économiques à Reims, les enseignants sont les premiers perdants de cette réforme. " C'est un peu la goutte d'eau qui fait déborder le vase. On a déjà eu la réforme des lycées dans la précipitation, maintenant celle des retraites, je n'ai pas signé pour ça. Cette réforme touche aussi nos élèves, ils vont être les premiers concernés. Avec ce projet, tout notre système est remis en cause. On toucherait en moyenne 30% de retraite en moins. Les 9 euros par mois d'augmentation de salaire sont loin de compenser cette perte. Je n'y crois pas".
Je représente les petites entreprises du bâtiment. A 65 ans, je ne pourrai plus jamais monter sur un toit. Dans le BTP, il y a une réelle inquiétude. Dans les petites structures, c'est difficile de faire grève. Si vous le faites, vous handicapez votre patron. Ce n'est pas bon pour les petites structures.
-Aurélien, couvreur-zingueur
Dans le cortège, on retrouve aussi des salariés du privé. Aurélien est couvreur-zingueur. "Je représente les petites entreprises du bâtiment. Avec la retraite à points, on n'aura pas de retraite. Et la pénibilité dans tout ça ? A 65 ans, moi, je ne pourrai plus jamais monter sur un toit. Ce n'est pas possible. Dans le BTP oui, il y a une réelle inquiétude. Il y a 6 jours, nous avons créé une page sur Facebook, on compte déjà plus de 5000 personnes. Beaucoup de gens se mobilisent. Ils essayent de faire que les choses bougent. Le but, c'est de se réunir ensemble pour pouvoir mener des actions. Dans les petites structures, c'est difficile de faire grève. Si vous le faites, vous handicapez votre patron. Ce n'est pas bon pour les petites structures."
Avec la réforme, la pénibilité ne sera reconnue qu'à partir de 120 heures par an pour les nuits, c'est juste inadmissible, aujourd'hui, il y a une infirmière sur quatre qui part en retraite avant l'âge légal pour invalidité
-Valérie Rozalski, secrétaire générale CGT au CHU de Reims et infirmière
A Reims, les agents hospitaliers sont, pour certains, en grève depuis plusieurs mois maintenant. Valérie Rozalski est secrétaire générale CGT au CHU de Reims et infirmière. "On a des métiers pénibles qui doivent être reconnus. On quitte à 21h, 22h, on reprend à 6h du matin. On travaille la nuit. Avec la réforme, la pénibilité ne sera reconnue qu'à partir de 120 heures par an pour les nuits, c'est juste inadmissible. Horaires, manutention des patients, aujourd'hui, il y a une infirmière sur quatre qui part en retraite avant l'âge légal pour invalidité".
Ce jeudi 9 janvier est le 4ème jour de grève nationale et interprofessionnelle. D'autres appels à manifester ont été lancés pour samedi 11 janvier.