Covid oblige,les musées sont encore fermés, mais le numérique et le tramway vont permettre aux amateurs d'art de découvrir les plus belles œuvres, conservées par la Cité des Sacres. A cette occasion, le tramway, mis en service, le 16 avril 2011, deviendra le 7ème musée de la Ville de Reims.
C'est une belle surprise pour les usagers du tramway, et plus généralement pour les habitants de Reims, qui, depuis dix ans, voient les rames sillonner la ville. Sur les flancs du tramway, on peut ainsi découvrir le tableau de Louis XV, roi de France, de l'atelier Hyacinthe Rigaud, habituellement accroché au musée Saint-Remi. A l'époque, le jeune monarque n'avait pas d'ordinateur portable sur les genoux. "C'est un clin d'œil à l'actualité numérique", explique Georges Magnier, le directeur des musées de Reims.
En année normale, les musées rémois accueillent quelque 130.000 personnes, par an. C'était le cas en 2019, avant que survienne la pandémie de Covid 19. En 2020, en effet, avec 135 jours de fermeture, la fréquentation a baissé de 50%. "Privé des touristes, britanniques, notamment, le musée de la Reddition a perdu les 2/3 de ses visiteurs", précise Georges Magnier. "Le numérique est une opportunité d'exister dans le contexte actuel, d'entretenir un lien avec le public".
Nous avons la volonté de monter en puissance, au niveau du numérique; Cela donne un accès à toutes les oeuvres, même celles qui ne sont pas exposées.
Toucher un nouveau public
C'est en 2019, avant le début de la pandémie qu'avait été décidée la création d'un musée numérique, regroupant les collections des musées de Reims. "La fermeture du musée des Beaux-Arts, pour restauration et restructuration, jusqu'en 2024, a en quelque sorte accéléré les choses", indique Pascal Labelle, Adjoint-au-maire, en charge de la culture et du patrimoine. 15.000 des quelque 100.000 œuvres détenues par les musées de la Ville, ont déjà fait l'objet d'une numérisation, et sont visibles sur le site du musée numérique.
"Moins de 10% de nos collections sont exposées, et certaines ne peuvent pas le rester longtemps, à cause de leur fragilité. Même s'il n'y a rien de mieux que de découvrir une œuvre, en réalité, nous avons la volonté de monter en puissance, au niveau du numérique. Cela donne ainsi un accès à toutes les œuvres, même celles qui ne sont pas exposées". Pascal Labelle rappelle d'autre part, que le développement du numérique faisait partie des engagements de la dernière campagne pour les élections municipales.
Chaque jour, jusqu'au 25 avril, nous présenterons, sur notre page Facebook, une oeuvre du musée numérique, avec des explications.
Le réseau Citura partenaire de l'opération numérique
Transdev Reims qui exploite le réseau Citura des transports en commun est associée à cette découverte des musées municipaux, à travers un partenariat. "Quand la Ville nous en a fait l'offre", raconte Julie Thiery, responsable de la communication de Citura, "la proposition a été très bien accueillie. Cela permet de véhiculer une belle image de l'agglomération".
En échange de ce partenariat, la Ville a offert 300 billets d'entrée, gratuits, pour deux personnes, dans les musées de Reims, ainsi qu'à la chapelle Foujita. L'opération devrait toucher un grand public car en 2019, le tramway réalisait 35.000 voyages, par jour. Si le QR Code sur les flancs du tramway permet d'accéder aux œuvres, Citura a décidé d'aller plus loin, encore.
"Chaque jour, jusqu'au 25 avril", explique Julie Thiery,"nous présenterons sur notre page Facebook, une œuvre du musée numérique, avec des explications". A travers les réseaux sociaux, les usagers du tramway, qui a dix ans, cette année, découvriront le patrimoine, et notamment, parmi les œuvres sélectionnées, des toiles des années 20, où étaient représentés les premiers trams.
Anniversaire impacté par la pandémie
Le vendredi 16 avril 2021, marque les dix ans d'entrée en service du tramway, seulement, Covid oblige, il était difficile d'organiser quelque chose autour de cet évènement, au moment où de nombreuses manifestations sont reportées. Pour ce moyen de transport, qui parcourt 941.000 kilomètres par an, à Reims, participer à la découverte des richesses des musées rémois, est donc l'occasion d'affirmer son attachement au patrimoine local.
Si les premiers tramways ont circulé, dans la Cité des Sacres, en 1881, à l'époque, ils ne permettaient pas d'évasion vers la peinture, la sculpture, la céramique ou autres pièces de mobilier anciennes. Désormais, l'invitation à la découverte du musée numérique est lancée. "Nous bénéficions avec ce site d'une belle visibilité", indique le directeur des musées de Reims, Georges Magnier. "Nous allons toucher un public qui n'est pas habitué aux musées".
Le numérique est une opportunité d'exister, dans le contexte actuel, d'entretenir un lien avec le public.
Un public élargi
Tant que les mesures sanitaires liées à la pandémie, seront en vigueur, le musée numérique constituera une opportunité exceptionnelle de passer des heures devant un Corot, ou un Cranach, dont la Ville de Reims possède plusieurs œuvres. Une sorte de cadeau aux Rémois, qui peuvent ainsi accéder en permanence, à ces lieux de culture. C'est aussi, une manière d'attirer les touristes, quand ils pourront revenir.
Musée des beaux-Arts, Saint-Remi, Le Vergeur, les collections sont abondantes, et c'est sans compter les musées militaires, de la Reddition ou du Fort de la Pompelle, pour lesquels la numérisation est en préparation.
La pandémie a privé les amateurs d'art de visites. Toutefois, la fermeture de ces établissements a permis la restauration des collections, la refonte des parcours de visite. Les expositions ont été décalées, mais sont maintenues, sur six mois. Quand les musées rouvriront, ils auront, en quelque sorte, fait peau neuve, et le musée numérique, lui restera ouvert, tous les jours, à toutes heures du jour et de la nuit.