Un septuagénaire a été interpellé ce mardi 4 juin à proximité de la grande mosquée de Reims. Muni d'une arme factice, il a menacé plusieurs personnes. La piste de l'acte anti-musulman est désormais écartée.
Un homme, âgé de 72 ans, a été interpellé ce mardi 4 juin, au matin, dans le quartier Sainte-Anne à Reims. Muni d'un pistolet à bille, il a menacé un peu avant 10 heures un groupe de personnes, puis une femme qui sortaient de la grande mosquée de Reims.
Selon les témoins, cet homme,vêtu d'un pyjama, aurait pointé son arme à plusieurs reprises, sans prononcer de mots qui pourraient éclaircir le contexte de l'agression. "Nous sortions de la mosquée Sainte-Anne pour la fête de l'Aïd, on allait récupérer nos véhicules, explique l'une des fidèles qui a été menacée. Un monsieur ne voulait pas nous laisser passer, il a sorti une arme. Dès qu'on a vu l'arme, on a tous couru."
A ses côtés, son ami Mohamed se cache derrière une voiture et demande alors à l'homme de baisser son arme. Celui-ci refuse et continue d'être menaçant.On a eu peur, on pensait que c'était un attentat, on ne savait pas vraiment ce qu'il allait se passer. Heureusement qu'il n'y a eu personne de blessé.
- Sarra, l'une des témoins -
Intervention rapide de la police
Les hommes qui gèrent la sécurité ferment immédiatement les grilles du lieu de culte. "Il y a eu un mouvement de panique, explique Mohamed Bouzaggou, le président de l'Association de la mosquée et du centre islamique de Reims (Amcir). La police municipale, qui patrouillait sur le secteur, est rapidement intervenue et a alerté la police nationale".Les policiers ont alors interpellé l'homme, vêtu d'un pyjama, qui tenait des propos incohérents. Placé en garde à vue à l'hôtel de police de Reims, l'homme interpellé a été entendu pour "violences avec armes".
Expertise psychiatrique
D'après le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourrette, la piste de l'acte anti musulman est écartée. "L'équilibre de cet homme est pour le moins fragile, explique-t-il. Une expertise psychiatrique est en cours, sa responsabilité pénale pose question." Le sous-préfet de Reims confirme qu'il s'agit de "quelqu'un de désorienté qui a des problèmes de santé."
Le comportement isolé de cette personne relève davantage de la psychiatrie que de la volonté d'intenter à la vie des gens pour des raisons idéologiques.
- Jacques Lucbereilh, sous-préfet de Reims -
Les fidèles étaient nombreux ce mardi matin dans la mosquée en ce jour de l'Aïd el-Fitr, qui célèbre la fin du jeûne du mois de ramadan. Plus de 500 d'entre eux ont été confinés par précaution pendant une demi-heure, le temps de l'intervention des forces de l'ordre. Arrivés en fin de matinée, des policiers et des militaires de l'opération Sentinelle ont surveillé les abords du lieu de culte pour rassurer les fidèles.