A Reims, plus de 300 personnes manifestent contre les violences policières malgré l’interdiction

Ce dimanche 7 juin, plus de 300 personnes se sont rassemblées place Drouet d’Erlon contre les violences policières. Malgré l’interdiction de manifester, ils sont venus dire non aux discriminations et au racisme.

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« Non à la haine », « Justice pour Adama » ou encore « Stop killing people ». Ce sont les slogans du rassemblement contre les violences policières organisés ce dimanche 7 juin à Reims. En principe interdite par arrêté préfectoral, la manifestation s’est quand même tenue.

Ils ont été plus de 300 à répondre à l’appel sur les réseaux sociaux d’un jeune Rémois de 21 ans. « J’ai voulu mettre en place cette démarche pacifique, on l’a fait et on s’est fait entendre. On voulait montrer notre soutien à toutes les victimes, montrer qu’on se bat » explique Yacine Ngouama, l’organisateur du rassemblement. « Je ne voyais personne agir et parler de tout ça et le fait que personne ne réagisse dans la ville où j’habite, ça m’a donné envie d’organiser quelque chose » ajoute-t-il.

 

Tous ont répondu à l’appel lancé sur les réseaux sociaux il y a quelques jours. Ils se sont donnés rendez-vous place Drouet d’Erlon pour dire non au racisme et aux violences policières. « J’ai vu plusieurs fois des policiers maltraiter des noirs et des arabes. C’est pas la première fois, dans notre quartier, ça se passe beaucoup et je me suis dit, y’en a marre, ça y est, faut faire justice et c’est pour ça que je suis venue » raconte cette jeune femme derrière son masque.

Depuis plusieurs jours en France et partout dans le monde, des voix s’élèvent contre le racisme et les violences policières. Ce mouvement fait suite au décès de l’Américain Georges Floyd lors d’une interpellation. En France, la mort d’Adama Traoré, le 19 juillet 2016 dans des circonstances similaires est devenue le symbole de ces rassemblements.  « Y’en a marre, il faut qu’ils nous traitent comme des êtres humains . On a le même sang. Pourquoi devrions-nous être traité différemment d’un Chinois, d’un blanc, d’un enfant, d’un adulte, se demande cet autre manifestant, tout le monde a le droit au respect » s'énerve ce manifestant.

 

 

« Il n’y a pas que ça, on a fait des études, on fait tout pour casser cette mauvaise image que l’on nous a donné et bien malheureusement, on est obligés de faire plus. Mon père m’a toujours dit :"ici, c’est un monde compliqué et tu es noir, c’est un handicap, c’est un désavantage et tu devras toujours faire deux fois plus qu’un blanc", quand j’étais petit, je voulais pas le croire et en grandissant, je me suis rendu compte que c’était malheureusement une réalité » tient à ajouter ce jeune homme.

 

Le rassemblement s’est tenu dans le calme. Une partie des manifestant s’est rendue devant le Palais de justice de Reims où le cortège a finalement été dispersé par les forces de l’ordre.

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