A Reims, des rassemblements contre les violences policières malgré l’interdiction de manifester

Dans le sillage d’autres rassemblements en France, une cinquantaine de personnes s’est réunie ce samedi midi Place d’Erlon à Reims pour protester contre les violences policières et en soutien aux victimes. Un deuxième rassemblement est prévu ce dimanche malgré l’interdiction de la Préfecture.

« Ce n’est pas parce que c’est interdit que l’on n’a pas le droit de faire ce qu’on pense légitime. On aimerait être plus nombreux mais c’est sûr que l’interdiction joue sur le fait qu’il y ait moins de monde Place d’Erlon aujourd’hui » nous explique timidement cette manifestante. Elle est l’une des seules à avoir accepter de répondre à nos questions et pour cause : la cinquantaine de manifestants présente ce matin Place d’Erlon à Reims n’en a pas le droit.

Un arrêté préfectoral interdit tout rassemblement dans le centre ville de Reims ce samedi 6 et ce dimanche 7 juin. « Ce qui motive l’interdiction, avant tout, c’est l’aspect sanitaire. On se doutait bien qu’il y aurait plus de 10 personnes c’est pour cette raison que les rassemblements prévus samedi et dimanche ont été interdits » explique Denis Gaudin, secrétaire général de la Préfecture de la Marne.

Pourtant, quelques personnes ont décidé de braver l’interdiction ce samedi et, sur les réseaux sociaux, un second rassemblement contre les violences policières prévu ce dimanche est relayé depuis quelques jours par de nombreuses personnes.

« On sait que les rassemblements de plus de 10 personnes sont interdits c’est pour ça que l’on a demandé à tout le monde de venir avec un masque et nous avons décidé de séparer les manifestants par groupe de 10 pour éviter tout problème mais on ne sait pas combien on va être » nous raconte Yacine Ngouama, rémois d’adoption et organisateur du rassemblement de dimanche avant d’ajouter « je ne voyais personne agir ou parler de ce qui se passait actuellement en France ou aux Etats-Unis et j’ai décidé de prendre la parole et de lancer l’idée pour voir si cela allait susciter des réactions et ça a pris une ampleur à laquelle je ne m’attendais pas ».

Face aux nombreux partages sur les réseaux sociaux, le jeune homme de 21 ans a signalé le rassemblement à la Préfecture pour éviter tout débordement. « On organise un mouvement pacifique, on a envie de s’exprimer et de sensibiliser les gens. J’ai voulu rassembler, j’ai porté ce message et si je n’y allais pas demain, ça n’aurait aucun sens » argumente Yacine Ngouama.

Les deux rassemblements organisés à Reims se tiennent dans le sillage de plusieurs autres en France, comme à Strasbourg, place Kléber, où plus de 3000 personnes se sont rassemblés ce vendredi 5 juin pour dire non au racisme et aux violences policières. 

Ce samedi à Reims, les manifestants ont tous fait le même choix : exprimer leur soutien malgré l’interdit et le risque sanitaire : « cette manifestation est interdite mais les parcs et les bars sont rouverts donc il est évident qu’on fait un choix dans la réouverture, ironise Georges Michel, co-secrétaire général du Parti de gauche et participant à la manifestation, et je pense qu’il faut aussi rouvrir le droit de manifester car c’est un droit fondamental ».

Du côté de la Préfecture de la Marne, le risque sanitaire est encore trop présent pour se permettre d’organiser des rassemblements de grande ampleur : « cette crise est tellement complexe et compliquée à gérer qu’il peut apparaître par moment des contradictions. Ce qu’on veut faire, c’est d’abord préserver la sécurité des gens et ensuite faire en sorte que l’économie ne s’écroule pas non plus complètement donc un certain nombre de mesures ont été prises comme la réouverture des cafés. Il me semble que la sécurité des gens reste une cause supérieure » argumente le secrétaire général de la Préfecture de la Marne.

Interdiction ou pas, sur internet, plusieurs personnes se sont quand même donné rendez-vous ce dimanche place d’Erlon à Reims pour dire non au racisme et aux violences policières.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité