Un homme âgé de 22 ans est mort dimanche 4 juin 2023 à Reims (Marne) dans le quartier Orgeval après une course poursuite qui serait liée au trafic de drogue. Le maire de Reims, Arnaud Robinet, affirme que l'action de l'État n'est pas à la hauteur et plaide pour "renforcer l'arsenal juridique" dans la lutte contre les stupéfiants.
Un homme est mort dans la nuit de dimanche 4 à lundi 5 juin 2023 autour de minuit, dans le quartier Orgeval, dans le nord de Reims (Marne). Âgé de 22 ans, il a été visé par des tirs puis victime d'un accident après une course poursuite rue Charles-Péguy, a-t-on appris auprès d'une source policière et du parquet ce lundi.
"Plusieurs coups de feu ont été entendus, suivis semble-t-il d'une course-poursuite entre deux véhicules", a indiqué Matthieu Bourrette, procureur de Reims, dans un communiqué. Puis, "l'un des véhicules a percuté l'autre" et le conducteur du véhicule percuté, demeurant à Reims, à proximité des faits, "est décédé sur place", a-t-il ajouté, précisant que l'origine du décès "restait à confirmer" avec "l'autopsie".
Une voiture sur le toit avec des impacts de balle
Une enquête pour "meurtre" a été ouverte et confiée à la police judiciaire. Selon une source policière, l'homme de 22 ans était au volant d'une 208 et a été "visé par des tirs venant d'un autre véhicule", une "Clio déclarée volée".
Une course-poursuite s'est alors engagée et la Clio a percuté la 208 "qui a fini sur le toit", tandis que les occupants de la Clio ont pris la fuite. Des "impacts de balles" ont été retrouvés "sur le capot et pare-chocs" de la voiture du conducteur décédé, connu pour des affaires liées aux stupéfiants.
Le maire Horizons de Reims, Arnaud Robinet, nous a indiqué avoir demandé l'organisation d'une "réunion d'urgence" avec le préfet, le procureur et la direction départementale de la sécurité publique de la police nationale.
Il réclame également la venue d'une unité mobile "afin d'avoir une présence renforcée de la police nationale dans le quartier." Dans le même temps, il va "renforcer la présence de la police municipale".
Le maire plaide pour "renforcer l'arsenal juridique"
Selon lui, l'action de l'État n'est pas à la hauteur. "Les mesures prises par l'État ne répondent pas à ce développement des trafics sur l'ensemble du territoire français. On voit bien que ce n'est pas avec des amendes forfaitaires pénalisant certains consommateurs qu'on met fin à ces trafics de stupéfiants. Il faut aller beaucoup plus loin", affirme-t-il.
Il plaide pour "renforcer l'arsenal juridique, notamment envers les mineurs." "Je demande à ce que les mineurs soient condamnés, que les parents soient responsabilisés et condamnés s'il le faut. Et qu'on puisse mettre en place l'expulsion de logements sociaux pour celles et ceux qui participent à ce genre de trafic", indique Arnaud Robinet.
"Nous avons observé un changement de population à Orgeval. On voit que les victimes entre guillemets de ces règlements de compte sont connues par les services de police, rappelle Arnaud Robinet. Donc il faut nettoyer le quartier de toutes ces personnes qui mettent en danger nos concitoyens et qui mettent à mal la vie d'un quartier et d'une ville."
Il y a quelques jours, mardi 30 mai, deux personnes avaient déjà été blessées lors de ce qui avait été décrit comme un règlement de compte. Une enquête pour tentative de meurtre avait été ouverte. D'autres faits de même nature avaient été signalés le 25 mai.
(avec AFP)
