Les pompiers craquent. En grève depuis le mois de juin, ils entament à partir du vendredi 29 novembre une grève administrative pour dénoncer le manque d'effectifs. À quelques jours de la mobilisation du 5 décembre, l'un d'eux témoigne de l'exaspération générale.
Au centre de secours de Reims Marchandeau, une fumée noire se dégage. Des palettes et pneus se consument devant des banderoles au slogan sans appel : "Pompiers professionnels en grève nationale".
Une grève... administrative depuis le vendredi 29 novembre. "Nous dénonçons le manque d’effectifs qui ne nous permet plus de réaliser nos missions dans des conditions décentes sur le plan de la santé de nos agents", explique Adrien Ferlisi représentant CGT des sapeurs-pompiers de la Marne.
"Nous n’effectuons plus nos obligations de tâches fonctionnelles à savoir les tâches administratives, le sport, la manœuvre et des services techniques." Un délestage pour se préserver physiquement et encaisser la surcharge de travail, en attendant des embauches.
Des signaux alarmants dans les rangs
Le manque de personnel engendre une sur-sollicitation. "Sur les dernières semaines, des pompiers ont passé plus de 14 h en intervention sur 24 h de garde. C’est absolument inacceptable. On dépasse de loin les moyennes nationales."
Les sapeurs-pompiers sont à bout. "On a eu les premiers cas d’arrêt de travail, il y a des ruptures psychologiques." Un cercle vicieux, plus les arrêts se multiplient, plus la charge de travail augmente pour ceux encore présents.
Le 5 décembre, les sapeurs-pompiers de Reims seront présents pour manifester leur opposition.
- Adrien Ferlisi, représentant CGT des sapeurs-pompiers de la Marne
"On demande 9 sapeurs-pompiers pour monter à 100 ce qui nous permettrait de tenir les effectifs, à savoir 26 pompiers de garde". Leurs revendications concernent également la revalorisation de la prime du feu et le niveau de leurs retraites.
D'ailleurs, le 5 décembre, une intersyndicale appelle les pompiers à rejoindre le mouvement. "Les sapeurs-pompiers de Reims seront présents pour manifester leur opposition au projet de retraite".
Cette mobilisation, Adrien Ferlisi le garantit, n'aura aucune conséquence sur la prise en charge de la population qui reste la priorité. "Nous assurerons toujours nos missions de service public."