Un studio photo a pris ses quartiers au sein de la Galerie Parallèle, à Reims. L'artiste Théo Wallyn réalise le portrait de dizaines de Rémois de passage, qui contribueront à l'élaboration d'un ouvrage et d'une exposition.
C'est un coin un peu curieux qui a fait son apparition il y a quelques jours au sein de la Galerie Parallèle, à Reims. À côté des peintures, des sculptures, des gravures, un étrange rideau noir tombe du plafond au sol et pousse les visiteurs de la galerie d'art à la curiosité. En entrouvrant les sombres tissus, un studio photo se découvre. Sur un mur et un sol noirs, le photographe Théo Wallyn a installé tout son matériel.
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Au milieu des projecteurs, assis sur un siège, les modèles d'un jour se succèdent. Aucun ne semble rodé à l'exercice, mais le photographe les met à l'aise. "Parfait, lance-t-il à Pauline. Voilà, comme ça, exactement !" Même exercice pour Guillaume. "Tourne un peu la tête vers la gauche", lui suggère Théo. Mais pas question pour Théo Wallyn de se cantonner à l'aspect technique.
Pour obtenir le cliché parfait, qu'il définit par le "regard" du sujet photographié, Théo lance la conversation. Alors que Guillaume se confie sur son avenir professionnel, il en profite pour le mitrailler... et c'est l'une de ces photos qu'il va conserver.
Des portraits de Rémois pour dresser un portrait de Reims
Depuis qu'il s'est installé au sein de la Galerie Parallèle, Théo Wallyn a déjà obtenu plusieurs dizaines de clichés. Dans quelques mois, ces clichés seront compilés dans un livre. Chacun d'eux portera le prénom, la profession, et l'inscription "Rémois depuis..." avec la date d'arrivée dans la cité des sacres. "Cela consiste à faire un portrait de la ville de Reims à travers ses habitants, alors qu'on a l'habitude de la définir par son champagne et par sa cathédrale", affirme l'artiste.
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"L'idée était de mettre en avant l'humain, mais avec un fil rouge. Quelque chose qui permet de révéler la substance de chacun à travers les photographies. Et ça, il n'y a qu'un artiste qui puisse capter ces moments", reconnaît Matthias Philippe, galeriste, qui a rapidement été séduit par l'idée de Théo Wallyn.
"Travail artistique"
"Théo a une manière de travailler ses œuvres et de réussir à révéler quelque chose qui est imperceptible sur une simple photographie. Donc on est sur un travail photographique, mais avec une dimension plus grande, qu'on peut qualifier d'artistique", poursuit Matthias.
Cette démarche artistique, Théo l'achève à son domicile de Tinqueux, près de Reims. Armé de son stylet et de son grand écran, il sélectionne soigneusement chaque cliché puis les retravaille, afin d'obtenir la photographie la plus esthétique possible. "On est sur un fond noir et tout ce qu'on va avoir sur la photo va se détacher, notamment le visage. Ce que je veux, c'est que la première chose qu'on voie quand on se plonge dans la photo, c'est se mettre sur le visage, l'expression, le regard. C'est là que je vais pouvoir lire des choses, rencontrer la personne qui est en photo", relate-t-il avec passion.
Prochaine étape pour le projet "Rémois depuis..." : installer son studio dans les quartiers de Reims. La cité des sacres aura ainsi un visage complet.