Le ton monte à Vitry-le-François dans la Marne. Les salariés de l'usine Nobel Automotive, propriété du groupe turc Orhan, protestent contre la suppression de 120 postes d'ici à 2018.
Le soleil chauffe doucement la petite place devant l'usine Nobel Automotive, à Vitry-le-François dans la Marne. Si la météo est au rendez-vous, les visages, eux, sont crispés. Parmi les 277 salariés que compte le site, une trentaine se sont réunis pour manifester leur colère. Le groupe turc Orhan, propriétaire du groupe, a annoncé mardi dernier la suppression de 120 postes d'ici novembre 2018.
700 salariés en 2007 contre 227 dix ans plus tard
Les effectifs ont fondu comme un cornet de glace un jour de canicule. En 2007, l'équipementier automobile comptait 700 salariés dans ses rangs. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 277.
Et si les ouvriers ne veulent pas d'une seconde GM&S à Vitry-le-François, ils comptent bien se battre pour éviter le même sort. Jessica Brandenburger, salariée de l'entreprise depuis 2003, constate, la gorge nouée :
Si nous nous battons aujourd'hui, c'est qu'il n'y a pas d'emploi ici, à Vitry-le-François. Si nous perdons nos emplois aujourd'hui, il ne nous reste plus rien
"Orhan nous a tout pris"
Christophe Munier, secrétaire du CE de Nobel Automotive et délégué syndical CGT en veut au groupe turc : "Il a vidé notre entreprise de sa trésorerie, au bénéfice bien sûr de pays low cost, comme la Slovaquie, la Roumanie. (…) Si on continue comme ça, nos voitures françaises n'auront plus que le nom de français, et rien d'autre."Une réunion est prévue lundi prochain à Vitry-le-François avec la direction locale de Nobel Automotive. La direction n'a pas souhaité s'exprimer.Orhan nous a tout pris. Notre savoir-faire, notre technologie, notre carnet de commande.
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