Charles de Courson, député depuis 1993, garde son siège à l'Assemblée nationale. L'élu Les Centristes devance de 444 voix son adversaire du Rassemblement national, sa plus courte victoire depuis son arrivée au Palais Bourbon il y a 31 ans.
Le député de la cinquième circonscription de la Marne, Charles de Courson, retrouve son fauteuil de député. Il s'est imposé d'une courte tête dimanche 7 juillet 2024 au second tour des élections législatives anticipées 2024. Il obtient 50,4% des voix, contre 49,6% pour Thierry Besson du Rassemblement national. C'est sa victoire la plus courte depuis son arrivée à l'Assemblée nationale en 1993.
Jusqu'ici, il était toujours sorti en tête du premier tour des législatives. En 2002 et 2007, il s'était même imposé dès le premier tour. Cette fois-ci, en 2024, il avait pour la première fois dû se contenter d'une deuxième place le 30 juin au soir. Il était devancé de plus de 2 000 voix par le Rassemblement national au premier tour. Au second tour, il est parvenu à combler son retard.
"Je voulais remercier tous les militants, tous les sympathisants, tous les élus locaux qui m'ont beaucoup aidé pour ce résultat", a-t-il indiqué à notre micro dimanche soir. "Il paraît que je suis un cas en France, puisque c'est la huitième fois que les électeurs m'ont fait confiance. Il faut rappeler que dans cette circonscription, il y a un mois, il y avait des Européennes dans lesquelles les deux listes d'extrême droite ont fait 55 % des voix. Donc, vous voyez, j'ai inversé à hauteur de 5,5 points, ce qui est beaucoup."
Charles de Courson pouvait compter sur l'absence de candidat de la majorité présidentielle face à lui lors de ces législatives. Le Nouveau Front populaire avait clairement appelé ses électeurs à voter en sa faveur pour faire battre le Rassemblement national.
"On a devant nous une situation extrêmement difficile puisqu'il faut redresser les finances publiques, quelle que soit la coalition qui va se dégager. On a le problème de la santé, de l'accès aux soins. On a le problème de la compétitivité des entreprises françaises, qui est la seule garante de l'amélioration du pouvoir d'achat des salariés. Il y a toutes ces questions qui sont devant nous", a-t-il précisé.
Il faut gouverner ce pays qui a devant lui des problèmes considérables.
Charles de Courson, député Les Centristes réélu
Pour cela, il indique qu'il "faudra trouver un minimum de consensus". "Toutes les démocraties occidentales, à l'exception de l'Angleterre et de la France, ont des systèmes proportionnels qui évitent qu'avec 32, 33% des voix, vous pouvez avoir une majorité en sièges. Et à ce moment-là, les élus croient qu'ils représentent le peuple français, ce qui n'est pas le cas. Il faut tirer des leçons de cette élection et il faut au moins des doses de proportionnelle."
Interrogé par notre journaliste sur la possibilité qu'il entre au gouvernement si une telle proposition lui était faite, il a répondu qu'il était encore trop tôt. "Tout ça est tout à fait prématuré. Je descends à l'Assemblée nationale mardi, nous allons voir tout ça avec tous les collègues des différents courants politiques. J'ai la chance de discuter avec tout le monde, j'ai horreur du sectarisme. J'appelle à la responsabilité de tous les courants politiques, car il faut gouverner ce pays qui a devant lui des problèmes considérables."