Les frelons, ces insectes géants synonymes de terreur. S’ils ne sont pourtant pas plus agressifs que leurs homologues, les attaques peuvent se révéler violentes. Comment les éviter ? Que faire en cas de piqure et qui appeler si vous trouvez un nid dans votre propriété ? On fait le point dans cet article.

Une nouvelle attaque de frelon en Lorraine. Quatre personnes se sont fait piquer par des frelons, probablement asiatiques, ce week-end du 27 juillet 2024, sur le site de la chapelle de Remenauville (Meurthe-et-Moselle). Une situation qui, pendant l'été, peut malheureusement arriver.

Pour ne pas se faire piquer, défense d’approcher

Vous vous promenez et remarquez un nid de frelons, ou pire, ces insectes géants ont élu domicile chez vous, surtout n’approchez pas.

Généralement, le frelon européen ou asiatique n’attaque que s’il perçoit un danger pour son nid. “C’est un comportement que l’on retrouve chez tous les hyménoptères, que ce soit les guêpes, les abeilles, les bourdons ou les frelons. Les guêpes sont aussi sympathiques que les abeilles par exemple. Par contre ils deviennent tous agressifs quand on s’approche de leurs nids”, signale Robin Cochennec, gérant de la société de formation Guêpe éclair et intervenant dans l’entreprise de dératisation et de désinsectisation Neoxial. Pour éviter toute attaque, la distance de sécurité à respecter est donc d’au moins dix mètres.

Aspirer le venin ne sert à rien

Mais les plus malchanceux d’entre vous se retrouveront peut-être un jour nez à nez avec un nid de frelons, bien camouflé et n’échapperont pas à la piqûre. “Ça fait très mal”, prévient Maxime Hosotte, allergologue à Nancy.  “Le venin de frelon s’apparente beaucoup au venin de guêpe. Ce sont des venins qui sont très proches et qui font les mêmes dégâts, le problème c’est que le frelon en a beaucoup plus donc les piqûres font plus mal et plus réagir”, explique le médecin. Il tient cependant à rassurer : “La réaction inflammatoire douloureuse est normale”.

Et si vous êtes tenté d’utiliser la technique de l’aspiration du venin, Maxime Hosotte tranche : “Cette technique ne marche pas. Ce sont des choses qui fonctionnent sur des venins neurotoxiques comme celui du serpent. Le venin de frelon n’est pas neurotoxique à des petites doses donc ça ne sert à rien de le faire sortir. On oublie aussi la brûlure de cigarette, c’est réservé en cas d'extrême urgence dans la forêt amazonienne si on se fait mordre par un serpent. Là cela n’a pas d'intérêt”.

 

Alors pour soulager la douleur, le docteur Maxime Hosotte recommande de faire des pansements compressifs : “Il faut mélanger de l’alcool et de l’eau et mettre ça sur la compresse, puis mettre la compresse là où on s’est fait piquer. Ensuite, il faut entourer avec une bande pour que ce soit compressif mais il faut faire attention à ne pas faire de garrot. C’est bien parce que ça supprime un peu la douleur et ça évite que ça gonfle”. Une autre technique conseillée par le spécialiste : le froid. Et si vous utilisez des glaçons, entourez-les dans un linge pour éviter une brûlure.

“Enfin, des médicaments peuvent être proposés. Les antihistaminiques vont agir sur la partie démangeaison.  Les corticoïdes, eux, vont agir sur la partie œdème pour éviter que ça gonfle trop et faire dégonfler plus vite. Mais ça n’enlèvera pas complètement la douleur”, indique l'allergologue.

Une nouvelle fois, Maxime Hosotte tempère : “Quand c’est une piqûre isolée, ce n’est jamais dangereux, sauf pour les personnes allergiques”.

Quand s’inquiéter ?

Le médecin repère cependant trois situations dans lesquelles la piqûre du frelon peut être létale : l’attaque massive, avec de multiples piqûres : “On va parler d’envenimement. C'est le côté massif du venin qui va avoir, cette fois, des effets neurotoxiques car il y en a trop”, souligne-t-il, la piqûre dans les voies aériennes comme la gorge et l’allergie. “Mais les gens qui savent qu’ils le sont ont leur traitement sur eux, donc il ne faut pas s’inquiéter”, précise-t-il.

Pour ceux qui ne sont pas au courant, certains signaux doivent être repérés pour appeler le Samu rapidement : “Il faut s’inquiéter quand la réaction est trop importante. Le fait que ça gonfle et que ça fasse mal, je le répète, c’est normal. Par contre, si ça gonfle beaucoup, que la personne est piquée à la main et que ça gonfle à l’épaule, ce n’est pas normal. Plus inquiétant, si la réaction est généralisée, que la personne déclenche de l’urticaire, qu’elle fait une crise d’asthme ou une perte de tension avec des malaises, il faut appeler le 15”, rappelle Maxime Hosotte.

Un nid de frelons chez vous ? Laissez faire les professionnels !

Là encore deux cas de figure s’offrent à vous. Pour les plus chanceux, vous repérez de nombreux va-et-vient de frelons dans votre propriété et vous suspectez un nid, alors appelez une entreprise spécialisée : “Si on repère un nid de frelons en suivant les individus, on sait qu’il est là depuis déjà quelque temps. Donc on ne dérange pas les pompiers qui sont là pour les urgences vitales et on appelle une entreprise spécialisée qui va utiliser les bons produits et les bonnes techniques”, explique Robin Cochennec.

Pour venir à bout du nid, il faudra compter entre 80 euros et 150 euros en fonction de l’endroit où il se situe. “Attention, le forfait d’intervention peut être bien plus important si on intervient sur un nid secondaire, donc situé à la cime d’un arbre qui peut atteindre 30 mètres de haut”, prévient le professionnel.

Pour les plus malheureux qui découvriront un nid de frelons dans le cadre d’une rencontre fortuite, il faudra appeler les pompiers : “On intervient dès lors qu’il y a une notion d’urgence, donc dans des cas assez classiques comme quelqu’un qui passe sa débroussailleuse, qui découpe un nid de frelons sans faire exprès et qui se retrouve attaqué”, fait savoir Lionel Robert, lieutenant-colonel au sein du service départemental d’incendie et de secours de Meurthe-et-Moselle.

Si le frelon ne se veut pas plus agressif que ses homologues, il est recommandé de détruire un nid occupé notamment par le frelon asiatique car l’espèce, qui a fait son apparition en Lorraine en 2015 est considérée comme envahissante. Presque dix ans plus tard, elle est fortement implantée sur le territoire.

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