Des peines de 4 mois avec sursis à 7 ans de prison ont été prononcées jeudi 31 mai par le tribunal de Nancy à l'encontre de huit membres de la communauté des gens du voyage ayant attaqué des distributeurs automatiques de billets dans l'est de la France en 2014 et 2015.
Des peines de 4 mois avec sursis à 7 ans de prison ont été prononcées jeudi par la juridiction interrégionale spécialisée de Nancy à l'encontre de huit membres de la communauté des gens du voyage ayant attaqué des distributeurs automatiques de billets dans l'est de la France en 2014 et 2015.
La procureure, Hélène Morton, avait dénoncé des "faits d'une particulière gravité, nombreux, à la frontière entre l'atteinte aux biens et l'atteinte aux personnes, tant les moyens utilisés par les prévenus pour parvenir à leurs fins sont dangereux".
Les faits
L'équipe avait été interpellée en novembre 2015 dans le cadre d'une information judiciaire ouverte par la JIRS de Nancy après la recrudescence d'attaques et de tentatives de vol de distributeurs automatiques entre 2014 et 2015 dans l'est de la France.
Les malfaiteurs introduisaient un mélange gazeux d'oxygène et d'acétylène, deux produits en vente libre, dans un trou percé dans la façade des banques pour provoquer une explosion.
Les sécurités d'encrage des billets n'étaient pas systématiquement désactivées par l'explosion et seules deux attaques sur les huit reprochées ont permis à l'équipe d'empocher 97 000 euros de butin.
Les banques visées étaient situées dans des zones calmes de Haute-Marne, Meuse, Meurthe-et-Moselle, Moselle, Vosges, Haut-Rhin, Saône-et-Loire, Haute-Saône, Doubs et Côte-d'Or, à proximité des grands axes routiers pour faciliter la fuite des malfaiteurs.
Pour réaliser ses attaques, le groupe volait de nombreux véhicules et divers matériels et cambriolait des commerces.
L'enquête de l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante avait été orientée par un renseignement anonyme vers une équipe issue de la communauté des gens du voyage.
Surveillances, sonorisations et géolocalisations des véhicules, écoutes téléphoniques et analyses génétiques ont permis d'identifier la bande aux "méthodes violentes, à l'activité particulièrement frénétique".
Les réquisitions
La procureure, Hélène Morton avait réclamé des peines de 8 et 9 ans de prison à l'encontre de quatre hommes, trois quinquagénaires et un jeune de 29 ans, pour leur rôle actif dans l'opération.Pour "le leader, celui qui donne des ordres, a de l'expérience et une autorité naturelle", elle avait requis 12 ans.
Le jugement
Le meneur a été condamné à sept ans de prison.Deux quinquagénaires, en détention provisoire comme lui, ont écopé de cinq ans et sept ans de prison. Une peine de quatre ans et demi a été prononcée contre un quatrième individu, assigné à résidence, et celui de 29 ans s'est vu infliger une peine de quatre ans de prison.
L'épouse de la tête de réseau, poursuivie pour non justification de ressources, a été condamnée à quatre mois de prison avec sursis et leur fils, âgé de 25 ans, a pris trois ans de prison.
Jugés depuis jeudi 31 mai 2018, les huit prévenus, sept hommes et une femme, âgés de 20 à 59 ans, ont préféré garder le silence. Cinq d'entre eux comparaissaient libres.
Tous ont nié les faits, sauf un jeune de 20 ans, qui a été condamné à six mois de prison, conformément aux réquisitions.
Extérieur à l'organisation de malfaiteurs, il avait été forcé d'aider son oncle à s'enfuir le jour de son arrestation.