Les députés ont repris ce lundi 4 novembre l’examen du projet de loi de finances 2025. Dans ce contexte et après l’annonce du gouvernement de vouloir réaliser cinq milliards d’euros d’économies sur les collectivités en 2025, les élus socialistes se mobilisent et cosignent une lettre ouverte. Le maire de Nancy, Mathieu Klein, est l’un des signataires.
Le gouvernement a annoncé vouloir réaliser plus de 60 milliards d'euros d'économie dont cinq milliards d’euros sur les collectivités en 2025. Les élus socialistes se mobilisent dans une lettre ouverte publiée dans Libération pour exprimer leur inquiétude face à cette décision et à l’intention du gouvernement de vouloir privatiser de plus en plus de services publics. Parmi les signataires se trouve le maire de Nancy et président de la Métropole du Grand Nancy, Mathieu Klein. Il tenait une conférence de presse sur ce sujet ce lundi avec d'autres élus de la métropole. Nous lui avons posé trois questions.
Quel impact cela aurait pour le budget de la Ville et de la Métropole ?
C’est une annonce et une décision injuste puisque la part des collectivités locales dans les dettes publiques est une part particulièrement stable depuis 30 ans. En clair, pour la ville de Nancy, ce sont un peu plus de 5 millions d’euros qui devraient être économisés en 2025 et pour la Métropole du Grand Nancy, entre 10 et 11 millions d’euros qui devraient être économisés en 2025. C’est comme si j'annonçais demain aux Nancéiens que je supprime l’ensemble de la police municipale ou alors que je décide de ne verser aucune subvention à aucune association en 2025 ou encore, que je ferme la moitié des crèches. Et c’est comme si, à l’échelle de la Métropole du Grand Nancy, j'annonçais aux vingt communes que l’année prochaine, il n’y aurait aucun entretien de voirie. Ce sont donc des niveaux totalement irréalistes, injustes, qui représentent une véritable ponction sur les collectivités locales et une remise en cause de la qualité du service public au moment même, où, jamais la demande des citoyens pour un service public de proximité, n’a été aussi forte.
Quelles conséquences pour les Nancéiens ?
J'alerte aujourd’hui sur une situation extrêmement grave et ses conséquences en cascade. Si nous sommes obligés de ralentir nos investissements, ce sont finalement les entreprises, petites et moyennes, les TPE (Très petites entreprises) et le secteur du bâtiment, au moment où le logement et le logement social sont déjà en crise, qui vont voir leur carnet de commandes se vider brutalement. C’est donc toute l’économie locale qui se trouve fragilisée par des décisions encore une fois injustes et brutales.
Quels efforts êtes-vous prêt à faire pour réduire les dépenses ?
Nous pourrions continuer ce que nous faisons déjà, c'est-à-dire mutualiser certains de nos services pour faire en sorte d’avoir des services publics locaux plus efficaces, ce que nous avons engagé à l'échelle de la Métropole et de la Ville. Nous sommes évidemment prêts à utiliser l’argent public avec cette rigueur nécessaire à moderniser notre fonctionnement. Mais c’est une goutte d’eau dans l'océan du déficit public de la France. La part des collectivités encore une fois est une part minime, ça n'est pas là où se trouveront les principales réponses aujourd’hui aux exigences de l’état des finances de notre pays. Il y a de fortes chances que ce soit au Sénat que la discussion se noue de façon plus forte qu’aujourd’hui à l'Assemblée nationale. J’en appelle particulièrement aux sénateurs et je connais leur mobilisation, je sais par exemple qu'en Meurthe-et-Moselle, ils sont déjà sur le pont pour réfléchir à des alternatives parce qu'ils ont été des élus locaux. Ils connaissent la réalité de leur territoire donc ils savent que la situation et ces perspectives sont totalement intenables.