Dans les hôpitaux lorrains, l'après-crise a déjà commencé. Mais il faudra toujours faire avec le virus et ses mesures sanitaires. Pour le Pr Rabaud, infectiologue au CHRU de Nancy, le déconfinement lié au 11 mai, sera compliqué. Il faut éviter une seconde vague et faire des dépistages massifs.
Depuis quelques jours, la baisse des formes graves du Covid-19 semble se confirmer. Les derniers chiffres sont plutôt encourageants. Le confinement a ainsi produit ses effets. "On souffle un peu", explique le Pr Christian Rabaud, infectiologue au CHRU de Nancy. Au début du mois, le Grand Est et l'hôpital de Nancy ont atteint le maximum de leurs capacités de réanimation, multipliées par trois. "On a eu peur de reproduire la même situation que l'Italie. Alors, franchement, oui à un moment, la situation était très tendue".
Mercredi 22 avril 2020, 73 patients Covid-19 étaient encore en réanimation au CHRU de Nancy et 98 patients pris en charge dans le secteur post-Covid. "Pour le premier baromètre, rendez-vous une dizaine de jours après le 11 mai. On verra alors comment le déconfinement se déroule, car il y a un délai d'incubation d'une semaine. Il y aura forcément une nécessité de mesures contraignantes", explique le Pr Christian Rabaud. "Cette deuxième phase va être plus compliquée car là, il y a plein d’inconnues".Il faut absolument éviter la seconde vague de contamination
-Pr Christian Rabaud, infectiologue
Mise en place d'une politique de dépistage
Tout le monde est au moins d'accord sur un point : le déconfinement ne peut avoir lieu sans un dépistage massif et des mesures d'isolement. "En effet beaucoup trop de gens peuvent avoir la maladie sans le savoir. Il faut donc plus de tests. Sinon, les mêmes causes produiront les mêmes effets".Dans son explication, le Pr Rabaud insiste bien sur le fait que "la vie après le 11 mars ne sera pas la même. Il faut impérativement respecter les règles, masques, distanciation sociale... Donc pas de regroupement".
En effet, aujourd’hui, il n'y a aucun vaccin et aucun traitement pour combattre la maladie. Lui même n'y croit pas mais Christian Rabaud se risque pourtant à le dire : "Le virus peut disparaître tout seul. Mais bon !"