Coronavirus : qui peut encore bénéficier d’un kiné alors que les cabinets ont fermé leurs portes depuis le 17 mars ?

Devant la nécessité absolue de contenir le Covid-19, l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes a demandé le 17 mars dernier la fermeture de tous les cabinets. Les kinés ne sont autorisés à intervenir que dans des cas d’urgence vitale ou de danger de perte d’autonomie. Les détails...

Si vous deviez vous faire masser, ou travailler votre motricité, inutile de vous rendre chez votre kinésithérapeute, car les portes resteront fermées. Ainsi en a décidé l’ordre des masseurs-kinésithérapeute, suite aux annonces de confinement du Président de la République ce 17 mars 2020. L’urgence est avant tout de ne pas favoriser la propagation du virus COVID-19.

Des kinés à domicile pour les plus fragiles

Si les soins en cabinet ont été suspendus, les kinés n’en sont pas moins sur le pied de guerre. En effet, ils continuent à intervenir dans les cas d’urgence vitale, à domicile si nécessaire, ou en milieu hospitalier.
Ainsi, toutes les personnes atteintes de pathologie chroniques notamment respiratoires comme la mucoviscidose ou la Bronchopneumopathie (Maladie inflammatoire des bronches) peuvent bénéficier de soins à domicile. De même, les personnes qui risquent de perdre leur autonomie sont prioritaires et peuvent demander l’intervention d’un kinésithérapeute chez elles.  Une liste qui inclue également les personnes âgées dépendantes ou polyhandicapées.

Chaque cas est étudié afin de n’intervenir qu’en cas d’urgence vitale, pour minimiser les contacts et donc le risque de propager le virus.
- Thierry Veit, kinésithérapeute à Villers la Montagne (Meurthe-et-Moselle)

Ainsi, les consultations en Ehpad ont été réduites au strict minimum pour ne pas risquer de contaminer les  résidents des maisons de retraites. Celles-ci sont aujourd’hui obligées de faire le tri pour prioriser les patients dans le besoin.

Parmi les personnes prioritaires, il y a celles qui viennent de subir une intervention chirurgicales.
Souvent il s’agit d’opérations du genou, ou de la hanche chez les personnes âgées, suite à une fracture.

Il est important de suivre les personnes fraichement opérées afin que leur autonomie ne se dégrade pas, mais aussi pour éviter les escarres.
- Olivier Kontz, kinésithérapeute à Nancy

Il faut dire qu’avec les besoins dans les hôpitaux,  les patients sont renvoyés parfois un peu plus tôt que prévu chez eux, ou dans la maison de retraite. L’urgence étant de libérer des lits, et du personnel pour les cas grave de coronavirus.

Les soins en établissement spécialisés réduits

A cause du Covid-19, les soins en établissement de rééducation sont parfois écourtés pour réduire le risque de transmission. C’est le cas dans le centre de soins de suite et  de réadaptation de Bellefontaine à Nancy, où les séances d’une heure ont été réduites à 30 minutes.

Une mesure qui permet aussi de libérer les kinés pour d’autres urgences vitales, pour les réquisitions de l’ARS et des hôpitaux, ou pour les appels de leurs patients.

Kinés joignables par téléphone si besoin

Car l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes leur demande de rester disponibles pour leurs patients. Certains, comme Olivier Kontz ont d’ailleurs anticipé les appels en appelant tous les patients pour prendre de leur nouvelles et les conseiller sur des exercices à faire.

Les personnes âgées doivent impérativement se déplacer dans leur logement, et faire des exercices comme lever les bras, ou les jambes, se lever et s’asseoir, afin d’éviter la perte d’autonomie
- Olivier Kontz, kinésithérapeute à Nancy

Virginie, une maman qui a des problèmes de dos, raconte que sa kiné lui envoie régulièrement des exercices à faire à la maison, via le téléphone portable.

Thierry a reçu un message de sa kinésithérapeute. Atteint d’une sclérose en plaque, il se rend en cabinet trois fois par semaine en temps normal. Mais jusqu’à nouvel ordre, ses séances sont suspendues. Il va donc devoir s’autodiscipliner et pratiquer les exercices préconisés  par sa kiné, comme faire des extensions, et marcher régulièrement.

"C’est bien dommage que les cabinets ne soient plus ouverts, au moins pour accéder aux vélos et au matériel", déplore Thierry, qui comprend qu’il est très contraignant de désinfecter le matériel après chaque passage.

Il faut signaler aussi que les kinésithérapeutes doivent limiter l’utilisation des masques et des gants. Ils sont en attentes de masques FFP2 comme de nombreux autres personnels soignants. Certains comme Thierry Veit,  n’ont plus qu’une cinquantaine de masques chirurgicaux pour seule protection lors des soins.

Mobilisation dans le Grand- Est

Des masques qui pourraient bien servir lors d’appel d’urgence vitale pour des cas avérés de coronavirus nécessitant une aide respiratoire à l’hôpital ou lors des retours des malades à leur domicile.

Le réseau des kinésithérapeutes du grand-Est en tôt cas s’organise pour répondre à tous les impératifs, y compris celui d'aller aider les confrères dans d’autres zones sous pression de la région. Une liste de volontaires a été lancée, les professionnels peuvent s'inscrire via cet email mkge-covid19@ordremk.fr

Et pour avoir plus d'information, les professionnels et patients peuvent consulter le site internet suivant : ordremk.fr

 
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