Des créateurs lorrains lancent la première box des artisans d'art

Ils sont six, deux céramistes, un ébéniste, une scénographe, un graphiste et une doctorante en art à avoir monté une association pour créer la première "box des artisans d’art". Le projet est en cours de financement participatif en ce mois de décembre 2020.
 

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Ils apportent un souffle de modernité à des savoir-faire qui ont des siècles. Ils se sont formés chez les plus grands, en menuiserie à Liffol-le-Grand, en techniques du verre à Vannes-le-Chatel ou en céramique à Saint-Amand-en Puisaye. Mais, depuis le premier confinement, leur chiffre d’affaire avoisine, pour beaucoup, le zéro. Les artisans d’art, autres grands oubliés de la crise (pas vraiment considérés comme artistes ni vraiment commerçants) se mobilisent.

Six jeunes meurthe-et-mosellans, artisans et graphistes, ont fondé une association pour créer la première "box" française d’artisans d’art. Le principe est le même que les autres boites qui existent pour les produits de beauté ou l’épicerie fine. Un abonnement de soixante euros pour recevoir tous les deux mois une pièce originale, tirée à 200 exemplaires numérotés maximum. Et qui rémunère correctement son créateur. Vous pouvez aider au lancement du projet en rejoignant le financement participatif.

"Le but n’était pas de gagner de l’argent mais de penser, au-delà de la crise, à comment les métiers d’art peuvent innover pour se commercialiser", explique Sacha Tognolli.
Selon Christophe de Lavenne, le référent métiers d’Art de la Région Grand Est, "pour 2/3 des artisans d'art, la commercialisation dépend des salons, marchés d'art ou foires exposition. Depuis le début de l'année, 87% des places d'exposition ont du être annulées. Ils tiennent parce qu'ils n'ont pas choisi ces métiers par hasard et son passionnés."

Sacha Tognolli, c’est l’emblème de cette nouvelle génération d’artisans d’art modernes, qui ont choisi leur métier par passion du patrimoine français. Promis aux plus haute fonctions de l’Etat, admis dans une grande école, il plaque tout pour un CAP de menuiserie puis d’ébénisterie dans les Vosges.

"Quand on parle artisanat d’art ça peut sonner vieillot alors qu’on fait des choses très contemporaines."

Sacha Tognolli, ébéniste

Des créateurs invités

Camille Bo, jeune céramiste nancéienne spécialiste des émaux cloisonnés, nous répond au téléphone pendant que son four refroidit. Elle attend justement de pouvoir en sortir les trois premiers prototypes de l'objet prévu pour la première "box des artisans d'art". Une grosse pression pour la jeune femme, formée au centre international de Saint-Amand-en-Puisaye en Bourgogne.

Elle explique: "beaucoup d’artisans se sont vraiment démenés sur les réseaux sociaux pendant le second confinement pour ne pas couler. On s’est dit que c’était le moment."


Si le projet fonctionne, ils lanceront des sélections pour inviter des créateurs différents à chaque boite. Angèle Paris, du collectif verrier Kaléidosco, sera la première invitée pour la boite numéro trois.
"L'idée est que ce soit un tremplin pour le selectionné. Ces 200 pièces, ça sera une commande sûre pour l’artisan, qu’on lui achètera au vrai prix boutique. Une création originale pour la box d’artisans qui ne se retrouvera pas ailleurs", précise Sacha.

L’effet de surprise

Morgane Degrelle est scénographe. Elle travaillait déjà avec son collègue graphiste Thomas Oudin sur plusieurs salons de métiers d’art. Sur le projet boite, leur engagement est bénévole pour l’instant. Et donc militant !
"Il faut que ce soit un objet unique qu’on ne trouve nulle part ailleurs et qui fasse découvrir un savoir-faire. Mon rôle est de faire que chaque ouverture soit unique et vous plonge dans un univers, par les matières, les couleurs,…"

"On recherche l’effet whaouh à l’ouverture."

Camille Bo, céramiste

Des rendez-vous avec les créateurs

"On tient aussi beaucoup à la dimension écologique", rajoute Sacha Tognolli. "Les objets seront tous utilitaires et pas seulement des objets de déco. On veut être surs qu’ils vont être utiles et pas juste des produits de surconsommation comme dans certaines boxs qui envoient des tas d’échantillons."
Dans chaque boite est prévu un livret qui explique le travail du créateur. Et surtout, les abonnés se verront invités à échanger en visio avec lui.
Ça sera peut-être un des seuls bon côté de ce confinement où tout le monde s’est rué sur les réseaux sociaux. Le virtuel aidera à mieux connaitre ces fabuleux créateurs, qui, bien souvent, restent dans l’ombre de leurs ateliers.
 
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