Quatre personnes étaient jugées vendredi 26 juin devant le tribunal judiciaire pour avoir participé au décrochage de portraits présidentiels dans cinq mairies autour de Nancy. Le jugement rendu est clément : 500€ d'amende avec sursis pour 2 prévenus, relaxe pour les 2 autres.
C'est finalement un jugement clément qui a été rendu ce vendredi 03 juillet 2020 par le tribunal judiciaire de Nancy à l'encontre des quatre personnes poursuivies pour avoir décroché des portraits du président de la République Emmanuel Macron dans cinq communes autour de Nancy.
Nathalie et Virginie sont condamnées à 300 euros d’amende avec sursis pour vol en réunion et 200 euros avec sursis pour refus de prélèvement ADN. Johan et Thomas, poursuivis pour recel de vol et refus de prélèvement ADN, ont été relaxés sur la forme en raison de l'annulation de la procédure pour défaut de présence d’un officier de police judiciaire lors de leur interpellation.
Le collectif ANV COP21 Nancy estime que "la justice a ainsi pris en compte le caractère symbolique de l’action en condamnant Nathalie et Virginie à des peines, elles aussi symboliques, d'amende avec sursis et en relaxant Johan et Tom suite à une annulation de procédure. Des peines bien en deçà des réquisitions du parquet".
Avec ces peines très légères, le tribunal a entendu notre message, à savoir l’urgence climatique, et a bien compris le caractère symbolique des décrochages de portraits présidentiels pour lancer l’alerte. Virginie Hacquard, une des prévenus
Je suis satisfait de cette annulation, cela montre bien que l'interpellation que nous avons subie était abusive et que l’État n’a pas tous les droits.
L'audience devant le tribunal judiciaire s'était déroulée vendredi 26 juin 2020 au matin. Les quatre personnes mises en cause dans l’affaire des "décrocheurs" des portraits d’Emmanuel Macron, Nathalie, Virginie, Thomas et Johan, étaient poursuivis pour vols en réunion, et recel de vol. Le jugement avait été mis en délibéré.
300 euros d'amende
L’affaire remonte au 19 juillet 2019. Une petite vingtaine de personnes, dont les quatre prévenus, participent au décrochage du portrait présidentiel dans cinq mairies : Maxéville, Pulnoy, Chaligny, Messein, Richardménil. Une action qui avait pour but de dénoncer l’écart entre les discours d’Emmanuel Macron et ses actes en matière de politique climatique.L’audience devant la cour aura duré trois heures, pendant lesquelles le président a refusé d’entendre les deux témoins, Florent Compain, porte-parole des Amis de la Terre et Guillaume Martin, expert climat-énergie au sein d’un cabinet de conseil.Nous voulions laisser un mur aussi vide que la politique climatique et sociale du gouvernement.
Une peine jugée disproportionnée
Le procureur a requis une peine de 300 euros d’amende dont 100 euros avec sursis pour chacun des quatre prévenus pour les faits de vol en réunion et de recel de vol et 200 euros d’amende pour le refus de prélèvement ADN. Des peines que les membres de l’association ANV-COP21 jugent disproportionnées, au regard de l’action qui n’était que symbolique et non –violente."Nous nous retrouvons face à la justice et pendant ce temps les véritables coupables ne sont pas devant les tribunaux", poursuivent les prévenus.J’ai agi en tant que citoyenne et je ressors avec le sentiment d'être vu comme une délinquante.
A l’extérieur du tribunal, un rassemblement symbolique était organisé en guise de soutien. L’objectif de cette association et de ses actions est de montrer au président la réalité de l’urgence climatique et sociale, afin de préserver la planète.