Lauréat du concours d'architectes il y a trois ans, le cabinet Dubois et Associés a dû fortement corriger son projet pour le Musée Lorrain de Nancy. Le Ministère de la Culture souhaite conserver un mur. Certains défenseurs du patrimoine sont beaucoup plus critiques sur ce projet à 43 millions.

"Vieillot", "mal éclairé", "poussiéreux", "illisible"... n'en jetez plus. Sans même parcourir les salles, il suffit de consulter le livre d'or des visiteurs à l'accueil du musée.
Tout le monde est d'accord : il faut rénover le Musée Lorrain. Mais entre le Palais des Ducs de Lorraine et l'espace Stanislas, le site est sensible.


Démolition

Le projet est dans les cartons de la municipalité depuis vingt ans. En 2013, un concours d'architecture attribue le chantier au cabinet parisien Dubois et Associés, pour le "musée-promenade" voulu par la ville.
L'architecte propose la démolition des bâtiments qui séparent la cour du musée des jardins du Palais du Gouvernement. En lieu et place, une barre de verre abrite l'entrée du musée (en partie enterré), tout en autorisant la circulation entre les deux espaces verts, désormais publics.
Le petit monde du patrimoine, à Nancy mais aussi à Paris, se mobilise. La démolition du mur à pilastres de Stanislas, et de l'écurie attenante (plus tardive), ne passe pas aux yeux de certains. Quand à la halle de verre, elle est jugée "d'une effrayante banalité" par les uns... d'autres refusant, par principe, toute construction nouvelle sur un site sacralisé.


Barres parallèles

Consulté, le ministère de la Culture préconise en mai dernier de garder le mur, partie de l'ensemble XVIIIe classé par l'UNESCO. L'architecte se remet au travail. Gymnastique délicate : il faut tenir compte des observations, tout en respectant l'essentiel des choix validés par le concours de 2013.
Visiblement très accomodant, il propose deux adaptations du projet.

Dans cette version appelée B, la halle de verre perd un quart de sa longueur et se déplace dans la cour du musée, à 3m50 du mur restauré. Les deux portails permettent la circulation entre les deux jardins et l'accès au musée par l'arrière, conformément au souhait de la ville. 

Mini-barre

Mais Philippe-Charles Dubois va même au-delà des prescriptions du ministère, en proposant cette deuxième variante (appellée A) :

Ici on garde non seulement le mur, mais l'écurie qui y est adossée, reconvertie en hall d'entrée du musée. Le bâtiment de verre, réduit à pas grand'chose, accueille les animations pédagogiques. Entre les deux, un troisième portail. Un projet qui devrait calmer les ultras opposés à la démolition de cette écurie pourtant assez banale.
Il faut dire que le débat est animé sur internet, dans la presse locale et, semble-t-il au sein même de l'équipe municipale... Françoise Hervé, adjointe au Patrimoine, a pris son pinceau pour publier une proposition (très patrimoniale) dans l'Est Républicain.

Le maire, lui, veut imprimer un "signe architectural" contemporain dans l'ensemble historique. Et siffler, aussi, la fin de la récré : il faut, à un moment, clore le débat et trancher.

Dernière consultation avant chantier

Les deux variantes proposées sont exposées à l'accueil du Palais des Ducs de Lorraine, Grand'Rue. Un "livre blanc numérique" sera ouvert du 18 juillet au 18 septembre. Les Nancéiens (et les autres) pourront y donner leur préférence. La variante retenue sera présentée le 3 octobre aux Monuments Historiques pour validation.
Et sauf nouveau contretemps, la "pyramide du Louvre" lorraine devrait être livrée... en 2023.

Nouvelles propositions de l'architecte pour le grand chantier de Laurent Hénard. ©France 3 Lorraine

 

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