Depuis son retrait, l’ex-ministre de François Hollande, Christian Eckert regarde et analyse la vie politique française. Depuis les résultats de dimanche il ne cache pas son inquiétude. Mercredi 10 juillet 2024, il attend lui aussi la nomination d’un nouveau premier ministre.
A quelques jours du défilé du 14 juillet et juste avant de partir en vacances dans le sud, c'est dans sa maison de près de Briey en Meurthe-et-Moselle que Christian Eckert, 68 ans, ancien ministre de François Hollande nous accueille. "Je trouve la situation inquiétante. On ne voit pas très bien l’issue. Ce qui me manque aujourd’hui surtout c’est la qualité du parlement, c’est devenu un cirque, du spectacle". En quelques jours, après le second tour des élections législatives, la gauche a donc réussi à s'accorder sur une alliance et un programme.
Comme beaucoup d'électeurs, dimanche soir, à 20 heures, à l'heure des résultats, il n’a pas caché sa surprise, "Le PS sort bien requinqué de cette aventure. J’ai appris les résultats avec beaucoup de surprise et de soulagement. On ne s’attendait pas à ce que le Rassemblement national termine troisième. Et les sondeurs ne donnaient pas ces résultats-là". La dissolution de l’Assemblée nationale ? "Pour autant, ça risque d’être quand même difficile avec LFI". Le retour de François Hollande ? "Ça me fait plaisir bien sûr". Pourtant une nomination comme Président de l’Assemblée peut hérisser une partie de la gauche, "je le vois encore souvent mais là ne sais pas ce qu'il fera". Pour l'heure, il reste une victoire, mais sans majorité.J’ai appris les résultats avec beaucoup de surprise et de soulagement. On ne s’attendait pas à ce que le Rassemblement national termine troisième.
Christian Eckert, ancien ministre
L’ancien rapporteur général de la commission des finances de l'Assemblée nationale (2014) estime que "la constitution reste très bancale. On laisse trop de place au gouvernement. Je trouve qu’on a une république qui laisse peu de possibilité au Parlement. L’exercice du pouvoir reste très compliqué en France.
Incontournable
Il a été député (PS) pendant sept ans. Secrétaire d'Etat du budget et des comptes publics pendant trois ans. Avec Emmanuel Macron, en 2016 il a participé à l’élaboration du prélèvement à la source de l'impôt. Aujourd'hui, un retour pour une fonction ministérielle ? "Non. Mais c’est vrai que la politique me manque un peu. C’est passionnant". Christian Eckert est un ancien professeur de mathématiques, "maintenant il va falloir faire les comptes". Et il sait de quoi il parle. "Je suis toujours socialiste et ça ne bougera pas, même si j’ai quitté un parti où je militais depuis 40 ans".