Les députés font leur rentrée parlementaire. Après la gauche hier, c'est le RN qui entre dans l'hémicycle aujourd'hui. Nous avons interrogé Estelle Mercier du PS et Gaëtan Dussaussaye du RN. Ils nous livrent leurs premières impressions de néodéputés sur l'Assemblée Nationale et le travail qui les attend.
C'est la course pour Estelle Mercier, nouvelle députée socialiste de Meurthe-et-Moselle. Une course qui a commencé avec son investiture au lendemain de la dissolution et qui connaît un nouveau départ avec son élection et ses premiers pas à l'Assemblée Nationale.
Il faut que nous trouvions un Premier ministre qui rassemble et qui soit consensuel
Estelle Mercier, députée de Nancy 1
"C'est à la fois beaucoup d'émotions et de fierté. Quand on entre dans le chaudron c'est un sentiment très à part, c'est très émouvant et très impressionnant, on se trouve quand même dans le berceau de la république. Il y a aussi une effervescence particulière que je ne connaissais pas. Et puis je fais partie des nouveaux qui se perdent dans les couloirs mais il paraît que c'est normal" s'amuse Estelle Mercier.
Mais pour la joie on repassera, le moment est grave, pas vraiment le temps de se réjouir même si voir la famille du PS s'agrandir, cela a forcément, pour la Nancéienne, une saveur particulière.
"C'est un vrai moment de retrouvailles, avec un groupe qui a pris de l'ampleur avec ses 69 députés et puis se retrouver à côté de François Hollande ça n'est pas rien !" se réjouit la députée qui dit avoir reçu un accueil bienveillant.
Du côté du député RN des Vosges Gaëtan Dussausaye, qui a fait chuter le député de la majorité présidentielle David Valence, l'émotion est aussi bien présente tout comme le sentiment d'avoir de grandes choses à accomplir avec un groupe plus fort que jamais.
La victoire n'est que différée
Gaëtan Dussausaye, député de la 2ème circonscription des Vosges
"C'est un peu vertigineux et enthousiasmant à la fois cette rentrée parlementaire avec les 143 députés de notre groupe RN et les LR amis de Ciotti" nous confie le jeune député de 30 ans. "Notre travail maintenant ça va être de transformer l'essai, comme l'a dit Marine Le Pen, la victoire n'est que différée".
Dans les quatre départements lorrains le RN a mis la main sur 10 circonscriptions sur 21, c'est six de plus qu'en 2022.
Incertitudes et détermination
Du côté du Nouveau Front Populaire les discussions n'ont pas cessé depuis l'annonce des résultats qui ont placé la coalition de gauche en tête. Mais sans majorité, y compris relative, tout reste à faire, à commencer par trouver le nom d'un premier ministre qui puisse faire consensus.
"Il faut vraiment qu'on prenne notre temps, on a jamais vécu ça mais c'est vrai qu'on est déjà dans le dur. Il faut que nous trouvions quelqu'un qui rassemble et qui soit consensuel. Dans notre groupe, nous avons proposé Olivier Faure qui est quelqu'un qui rassure et qui a été un acteur incontournable du NFP", analyse Estelle Mercier qui a battu largement la candidate RN à Nancy 1, avec 64% des voix. "C’est une vraie fierté et ça m'oblige, surtout quand on voit les scores du RN dans les territoires ruraux, on sait que ça ne va pas être facile dans les trois années qui viennent".
Le silence du chef de l'Etat inquiète aussi à gauche : "il ne consulte pas les chefs de groupe hormis le sien, il réfléchit peut-être à une coalition à la belge où à une coalition avec la droite mais au vu des résultats, ça n'est pas ce qu'attendent les Français", assure la socialiste."Renaissance sans barrage républicain ils étaient à moins de 20% et pas en mesure de gouverner".
Qui Premier ministre, pour faire quoi, c'est aussi ce qui inquiète au Rassemblement National qui n'a pas obtenu la majorité absolue tant espérée par le parti.
"La macronie a fait un pacte avec l'extrême gauche, le risque d'avoir Mélenchon premier ministre existe", assène Gaëtan Dussausaye.
"Il faut qu'on travaille, pour moi en tant que néodéputé il faut que je retourne sur le terrain, rencontrer certains officiels, participer aux cérémonies du 14 juillet. Il y a eu une véritable joie et un enthousiasme autour de mon élection, certains habitants m'ont dit : enfin des députés RN dans les Vosges, donc on va s'appuyer sur eux et sur ce socle de dix millions d'électeurs".
Pour le futur proche, le jeune élu ne veut pas faire de pronostic sur un éventuel premier ministre. Bien malin celui qui saura prédire l'avenir.