Près de 4 000 personnes au total dans les rues de Metz et de Nancy ce samedi 15 juin 2024. Une manifestation contre la poussée de l’extrême droite en France qui a réuni toutes les classes sociales dans le calme.
Ils sont étudiants, enseignants, retraités ou juste citoyens… Ce samedi 15 juin 2024, comme dans d'autres villes de France, les Lorrains sont "vent debout" pour faire barrage à l'extrême droite. Les cortèges sont partis vers 10h30 dans les deux villes lorraines dans le calme, mais les cœurs serrés.
Les enseignants mobilisés
Dans la communauté enseignante, la crainte est vive.
"C’est la première fois qu’on descend dans la rue pour une raison aussi grave, selon nous notre démocratie est en danger"
un enseignant à Nancy
"On a des enfants qui sont déboussolés. On réexplique l’histoire. Nous dans l’Éducation nationale, on n'a pas des gamins blancs ou des gamins noirs, on a des enfants. Les collègues se demandent si le scénario est le pire, qu’est-ce qu’on va enseigner, quels seraient les manuels, quelle serait l’histoire de France et ça on veut l’éviter à tout prix", partage un enseignant venu manifester à Nancy.
Les jeunes présents également
Parmi les manifestants, les étudiants étaient nombreux.
"L’extrême droite, c'est un danger pour notre population. C’est un pays d’accueil, c’est un pays d’égalité et je trouve qu’avec l’extrême droite, on va malheureusement perdre tous ces droits, là. C’est important de se mobiliser maintenant. C’est le moment de faire entendre nos voix", explique une jeune étudiante dans le cortège à Nancy.
"Moi ce qui m’inquiète, ce sont les choix qu’ils ont faits par rapport à nous, les étudiants, mais aussi les projets de loi sociaux, et plus généralement l’extrême droite au pouvoir, ce n'est pas beau à voir", se désole Abby, une autre jeune femme, venue manifester à Metz.
"Contre Le Pen et Bardella, c'est dans la rue qu’on gagnera"
Plusieurs syndicats et associations ont lancé un appel à la mobilisation. Ils ont également été très présents parmi les manifestants. "On se doit d’être là, on se doit de se battre pour que la France soit une vraie démocratie émancipatrice qui défendra les libertés pour tous. Car aujourd'hui elle est abîmée, le Parlement est bafoué à cause des gouvernements qui gouvernent par décret en appliquant le 49, 3 et qui n’écoute plus ce que demande le peuple", souligne cette sexagénaire venue représenter la Ligue des droits de l'Homme.
"C’est essentiel d’être à là ce matin. Il faut qu’on montre tous ensemble qu’on est tous concernés par ce qui se passe. Qu'on soit chômeur, salarié, agent de la fonction publique, retraité, le Rassemblement National c’est en danger énorme pour les travailleurs. Ils n'ont aucun programme social, en plus il y a une sacrée différence entre le discours qu’ils portent et les votes qu’ils ont dans l’Assemblée nationale. Il faut être présent pour montrer jusqu’au 30 juin qu’on n’est pas d’accord et qu’on ne laissera pas faire", explique Sophie Perrin Phan Dinh, de la CGT à Nancy.
Environ 1 500 personnes ont été réunies à Metz. Dans les rues de Nancy le rassemblement a mobilisé entre 2 000 et 3 000 manifestants.