Ce lundi 20 mai est inaugurée à la Maison régionale des sports à Tomblaine l'exposition L'oeil dans la roue. Un parcours de découverte de photos d'Alexandre Marchi, toutes consacrées aux passages du Tour de France dans le Grand Est. A suivre jusqu'au 12 septembre.
Il est des gens qu'on écouterait pendant des heures. Et pourtant, ce n'était pas gagné!
"Il y a une exposition de photos sur les passages du Tour de France chez nous" m'a dit mon rédacteur en chef. "Ça te tente?".
Tentée, moi, par le cyclisme et le Tour de France, - comment vous dire? - pas exactement. Mais, à la guerre, comme à la guerre, ça se tente!
Rendez-vous est pris avec le photographe Alexandre Marchi pour découvrir son expo consacrée aux passages du Tour de France dans le Grand Est au cours de ces 20 dernières années: "l'oeil dans la roue" à la Maison Régionale des Sports à Tomblaine.
Et là, c'est le charme
Sous le flot des anecdotes et des souvenirs d'Alexandre Marchi, les images s'animent.C'est tout d'abord un contexte. Il couvre le Tour de France depuis 1999 au départ du Puy-du-Fou. Plutôt reporter d'actualités au départ, on l'envoie sur l'événement sportif l'année qui suit le scandale du dopage et l'affaire Festina. Il y retournera ensuite chaque année, soit uniquement sur les étapes lorraines, sa zone de diffusion, soit sur une période donnée. Puis 15 Tours dans leur intégralité. C'est dire que le Tour de France n'a plus de secrets pour lui. Il ne s'en cache pas:
Il a intégré les modalités de la réglementation de l'organisateur. C'est que Amaury Sport Organisation ne rigole pas avec les règles. Entre le PPO (point de passage obligatoire), les couleurs de chasubles qui donnent accès à certaines zones, les bandeaux roses et bleus à coller sur les véhicules, les placements des journalistes, le code de circulation spécifique pour les motos et les voitures, Alexandre Marchi navigue en terrain connu. Même les cadreurs de France Télévisions, pourtant prioritaires, lui accordent une petite place à leurs côtés! Privilège de l'ancienneté alliée à la célébrité.Après 20 ans, on y va surtout pour revoir les copains photographes.
- Alexandre Marchi, photographe
C'est ensuite des moments, des instants.
"En 20 ans, t'as tout fait: la série sur les pédaliers, sur les tatouages des cyclistes, les reflets dans les lunettes". Les métiers de la caravane ont dévoilé leurs spécificités et les chroniques qu'il a développées "les détours de France" pour l'Est Républicain ou "les coulisses du Tour de France" pour Nestlé Waters l'ont amené à se faufiler partout.
Pourtant son regard, et son visage s'éclairent lorsqu'il évoque les scènes qu'il a su immortaliser.
Ainsi cette arrivée en Bretagne, où alors que l'attention de ses confrères de Ouest France était détournée de la ligne d'arrivée, il prend LA photo qu'il fallait prendre, au grand dam des bretons.
Ou encore lorsqu'il saisit l'instant de la chute à Nancy le 11 juillet 2014 de l'américain Andrew Talansky pendant l'arrivée au sprint. Enfin il est fier d'avoir fait le cliché des deux cyclistes lorrains, porteurs des deux maillots de prestige sur la même étape. Jean-Patrick Nazon, maillot jaune et Christophe Mengin, maillot à pois (voir photo d'article).
Et aussi, cet usurpateur qui s'est installé sur le podium à la place du vainqueur. Et encore, et encore... Devant chaque photo exposée, il s'arrête et se remémore le contexte, la difficulté, la technicité qu'il a dû déployer.
Il l'avoue malgré tout, dans son métier,
le bon photographe, s'il n'a pas de chance, c'est pas la peine. On dit dans le métier, qu'une bonne photo c'est 50% de technique et 50% de chance
- Alexandre Marchi, photographe
Être là au bon endroit au bon moment. Et réagir très vite.
Ainsi, ce jour-là lorsque l'étape passe à Toul, il s'est garé rapidement avant l'arrivée du peloton, il a repéré un endroit sans trop de public, avec la cathédrale en arrière plan, et a déclenché son appareil juste avant le passage de la moto de France Télévisions. L'instant d'après c'était trop tard.
Un métier comme une passion
Au-delà du Tour de France, Alexandre Marchi, a développé tout l'éventail possible de son métier de reporter photographe.Techniquement, il est passé de l'argentique au numérique et de quelques milliers à quelques millions de pixels en terme de fichier image. Il ne sort jamais sans ses quinze kilos de matériels. Le principe étant d'avoir sous la main, l'appareil, mais aussi tous les objectifs possible sans oublier le grand angle. Le smartphone ce n'est pas pour lui!Il a photographié personnellement trois Présidents de la République, deux papes, et même deux présidents des États-Unis. Comme dit la chanson, il a aussi "côtoyé quelques vedettes" : Johnny au stade Picot, Eddy Mitchel au Zénith, ou encore Isabelle Adjani par deux fois à dix ans d'intervalle. Petite fierté: "elle a même liké ma photo sur Instagram à minuit et demi".
L'exposition est inaugurée ce lundi 20 mai et sera visible jusqu'au 12 septembre.Ces gens-là ne m'impressionnent pas plus que les autres, sauf Obama sur le parvis de la cathédrale de Strasbourg, là, j'étais impressionné, on n'était que cinq photographes.
- Alexandre Marchi, photographe
Inauguration de l'exposition "l'oeil dans la roue" d'Alexandre Marchi
À l'issue de l'inauguration de l'exposition, se tiendra une conférence intitulée "événement mondial et territoires: le Tour de France et ses retombées économiques, touristique et sportives au niveau local" avec la participation de Pierre-Yves Thouault, numéro 2 du Tour de France.En 2019, le Grand Est accueillera 6 départs et arrivées lors du Tour de France:
- Arrivée à Epernay le 8 juillet
- Étape Reims-Nancy le 9 juillet
- Étape Saint-Dié-des-Vosges- Colmar le 10 juillet
- Départ de Mulhouse le 11 juillet
- Du 20 mai au 12 septembre
- Du lundi au samedi de 8h30 à 18h (sauf jours fériés)
- Entrée libre
13, rue Jean Moulin
54510 Tomblaine