Rescapée de la rafle des Juifs de Nancy en juillet 1942, elle a consacré sa vie au devoir de mémoire auprès des jeunes. Elle avait été élevée au rang de commandeur des Palmes académiques. Elle vient de décéder à l’âge de 98 ans.
C’est une figure nancéienne qui vient de disparaître. Yvette Weisbecker est décédée. Elle avait 98 ans.
Yvette Weisbecker est née de parents juifs d’origines russes et polonaises qui ont émigré en France en 1905, attirés par la merveilleuse promesse : « Liberté, Egalité, Fraternité ». Ils gagnent la nationalité française grâce à l’engagement du chef de famille comme combattant en 1914.
En 1940, Yvette a 20 ans, elle est promise à un brillant avenir à l’Ecole normale quand tout s’arrête. Viennent alors les étoiles jaunes sur lesquelles la jeune femme coud par bravade un ruban bleu blanc rouge...l'exode puis la fuite en zone libre.
Transmettre la mémoire
En 1947, elle s'engage dans l'association lorraine pour la défense de l'enfance et de l'adolescence et créera le centre éducatif et professionnel, baptisé « Communauté d'enfants de Han ».Réintégrée dans l'Education nationale en 1956, jusqu'à sa retraite en 1974, elle ne cessera de transmettre son témoignage.
Elle intervenait régulièrement dans les écoles et à l'Espace de Mémoire Lorraine de Vézelise. En 2016, elle avait été élevée au rang de commandeur des Palmes académiques.J’ai toujours le sentiment que cela peut recommencer.
Un hommage lui sera rendu, le 27 mars 2018 à Han-sur-Seille.
Selon sa volonté, elle a fait don de son corps à la science.
Nous l'avions rencontré en 2016 (Anne-Laure Chery et Jean-François Didier)