Depuis 30 ans, l’association Le rire médecin et ses clowns apportent de la bonne humeur aux enfants hospitalisés. Pour les soutenir, l’auteure jeunesse nancéienne Laurence Gillot a écrit avec l’illustratrice Vanessa Hié "Docteur rire". Un joli conte publié aux éditions L’étagère du bas.
Pour guérir les jambes de la petite écureuil Lolotte, le Docteur rire, clown à l’hôpital et accessoirement gros ours au nez rouge, part en expédition pour trouver un algue bleue miraculeuse.
Laurence Gillot, c’est la maman de la célèbre Lulu grenadine. C’est parce que le travail des clowns de l’association Le rire médecin l’a bouleversé que l’auteure jeunesse nancéienne a décidé d’écrire "Docteur rire", sorti en librairie jeudi 8 avril 2021.
Ses droits d’auteurs sont reversés au comité de Nancy de l’association. L’éditeur (L’étagère du bas) offre un euro sur chaque vente à la structure nationale.
Elle raconte : "leur travail m’émeut beaucoup. Il y a la souffrance, la maladie, l’angoisse liées à l’hospitalisation et tout à coup le clown arrive et, en un seul instant, les sourires apparaissent et les rires explosent. C’est une parenthèse enchantée."
Emmener les enfants en voyage
Mais pour raconter cette aventure, il fallait sortir du monde de l’hôpital et emmener les enfants (de 5 à 105 ans selon l’auteure) en voyage. Docteur rire et son voisin Rodolphe le renne partent en expédition jusqu’à l’océan à bord d’un incroyable engin volant. Un voyage illustré par les dessins tendres et colorés de la Parisienne Vanessa Hié qui mélange peinture et découpages.
Pendant toute l’écriture j’ai pensé à la phrase de Mark Twain qui dit "ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait".
Laurence Gillot confie: "Pendant toute l’écriture de cette histoire, j’ai pensé à la phrase de Mark Twain qui dit ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait".
Une lecture musicale et magique du "Docteur rire" est en préparation avec le comédien Philippe Thomine, la clown Isabelle Bellaire et le musicien Serge Braidotti.
La première devrait avoir lieu en septembre au Livre sur la place. Ecoutez un petit extrait en avant-première :
30 ans d'actions dans les services pédiatriques
Valérie Gaüzès est coordinatrice du Rire médecin à Nancy et aussi infirmière au service d’oncologie pédiatrique. A l’hôpital pour enfants, neuf clowns professionnels tournent régulièrement dans quatre services différents. Dans toute la France, ils sont 105. L’association a été fondée il y a 30 ans à Paris par une comédienne américaine.
"Elle a dû batailler. Il y a 30 ans, c’était un peu l’hôpital du silence. Il ne fallait pas déranger les soignants dans leur travail difficile", explique Valérie Gaüzès.
Rire à distance
Depuis un an, à cause de l’épidémie, l’hôpital est redevenu silencieux. Les clowns ne sont pas considérés comme soignants et n’ont plus le droit de renter dans les chambres. Ils doivent communiquer avec les enfants via des tablettes, en visio.
Les clowns sont les seules personnes de l'hôpital que l'enfant peut envoyer paître.
Pourtant, s’ils ne guérissent pas, ils soignent. Les enfants, les parents et les soignants, nous explique l’infirmière.
"On a besoin d’avoir cette bouffée d’oxygène, ce moment de dérision pour mettre la douleur à distance. Le fait d’être à l’hôpital, de ne plus être avec leurs copains à l’école, ils n’ont plus vraiment le droit d’être des enfants. Le clown vient et il s’adresse à l’enfant. Il est toujours là mais étouffé sous les traitements et les fils."
Elle rajoute: "et puis c'est le seul moment à l’hôpital où l’enfant redevient le chef d’orchestre. Les clowns lui redonnent même le pouvoir de les envoyer paître, ce qu’ils ne peuvent pas faire avec les traitements."
Si vous voulez en apprendre plus sur l'association, cliquez ici.
Ses bénévoles recherchent toujours des dons et des mécènes pour pouvoir envoyer des clowns dans des nouveaux services.
Festival annulé
Laurence Gillot devait être en dédicace samedi 10 avril au Zinc Grenadine. Le fabuleux festival de littérature jeunesse d’Epinal a dû replier le chapiteau et les décors fabriqués pour ses vingt ans. L’auteure n’a eu le temps que de faire une seule rencontre dans une classe. Les librairies restent malgré tout ouvertes.