Nancy : les manifestants du "convoi de la liberté" lorrain aux portes de Paris

Environ 200 véhicules venus de toute la Lorraine et du nord-est de la France ont quitté Nancy vendredi pour atteindre la capitale quelques heures plus tard. Malgré l'interdiction de tout rassemblement par la préfecture de police, certains manifestants du "convoi de la liberté" ont campé aux portes de la capitale durant la nuit et tentent d’échapper aux barrages filtrants.

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Depuis plusieurs heures, des centaines d'opposants au pass vaccinal venus de Lorraine et de toute la France tentent d'entrer dans la capitale, et ce malgré l'interdiction de tout rassemblement du 11 au 14 février 2022 par la préfecture de police. Pour venir clamer leur opposition aux mesures sanitaires et, plus globalement, à la politique d'Emmanuel Macron, certains manifestants sont prêts à camper aux portes de Paris.

Un jeu de cache-cache entre manifestants et forces de l’ordre

Ils ont tenu à braver l'interdiction de manifester dans la capitale. C’est le cas de Loïc, 29 ans, qui habite dans la banlieue de Nancy. C’est la première fois qu’il manifeste en près de deux ans : "Je soutiens les manifestations anti-pass sanitaire mais là c’est la première fois que je retourne manifester sur le terrain depuis les gilets jaunes. Je suis là à cause d’un ras-le-bol général, on veut retrouver nos libertés", explique le jeune homme. Parti la veille à 14 heures de Nancy, pour rejoindre le convoi de manifestants de Reims en fin d’après-midi, il est arrivé aux portes de Paris vers deux heures du matin ce samedi 12 février. À son arrivée sur place, comme tout au long de son trajet vers la capitale, les forces de l’ordre sont omniprésentes : "Quand nous sommes arrivés à la porte de Pantin, environ quarante policiers nous attendaient sur place. Déjà, tout le long de la route depuis Nancy, des forces de l’ordre ont relevé nos plaques, nous ont filmé et nous ont pris en photo", s’inquiète Loïc.

Les policiers ont fouillé nos véhicules et nous ont dit : "Vous avez deux solutions, soit vous repartez vers la province, soit vous rentrez sur Paris mais si on retrouve votre voiture c’est la fourrière immédiate".

Loïc, 29 ans, manifestant nancéien du "convoi de la liberté"

Impossible d’accéder à Paris intra-muros en voiture pour ce manifestant nancéien : "Les policiers ont fouillé nos véhicules et nous ont dit : Vous avez deux solutions, soit vous repartez vers la province, soit vous rentrez sur Paris mais si on retrouve votre voiture c’est la fourrière immédiate". Si certains manifestants lorrains comptent bien rester sur place le plus longtemps possible, pour Loïc, le retour est prévu pour ce soir : "Je dois repartir car je dois travailler à Nancy. Je reviendrai sûrement à Paris si le mouvement continue".

Nous allons prendre des petites routes pour rejoindre Paris et éviter le périphérique. Certains vont continuer à pied pour atteindre le centre-ville.

Kevin, manifestant et porte-parole du Bloc lorrain

Pour faire respecter les interdictions de convois de véhicules et de manifestations, 7200 policiers et gendarmes sont déployés durant trois jours, selon la préfecture de police de Paris. Présents en raison des "risques de troubles à l’ordre public", ils se tiennent prêts à intervenir en cas de débordement. Au même moment, c’est un jeu de cache-cache qui se déroule à l’entrée et dans les rues de la capitale : "Je suis porte des Lilas, on a énormément de mal à rentrer dans Paris. On a eu deux interpellations de notre côté, deux Lorrains. L’ambiance est assez dure, je n’ai jamais vu ça", déplore Kevin, porte-parole du Bloc lorrain.

Pour ce militant anti-pass et anti-gouvernement, l’objectif est dorénavant de rejoindre une manifestation parisienne de gilets jaunes, qui doit débuter place d’Italie à 14h30, en direction de la place de la Nation. "Nous allons prendre des petites routes pour rejoindre Paris et éviter le périphérique. Certains vont continuer à pied pour atteindre le centre-ville", explique Kevin.

Ce samedi 12 février, à 14h30, 337 personnes qui participent au "convoi de la liberté" ont déjà été verbalisées à Paris, selon le compte Twitter de la préfecture de police de Paris.

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