Des carnets et du matériel photographique centenaires ayant appartenu au soldat Georges Noël viennent d’être retrouvés. Confiés fin février 2019 à un photographe Nancéien, ils seront bientôt exposés au musée du cinéma et de la photographie de Saint-Nicolas-de-Port.
C’est un beau cadeau qu’a reçu le photographe nancéien Jean-Michel Aubrun à la fin du mois de février 2019. La nièce d’un certain Georges Noël lui confie alors des documents retrouvés dans le grenier de son aïeul.
Parmi eux, des carnets très bien documentés datant de l’époque de la Première Guerre Mondiale dans lesquels ce passionné de photographie explique de façon détaillé ses techniques d’amateur éclairé : comment il développe ses clichés ou comment il les colorise par exemple.
nous confie Jean-Michel Aubrun qui se passionne lui aussi avec son frère pour la photo antique.C’est très émouvant de se retrouver avec ces documents dans les mains
Le plus étonnant, c'est sans doute le fait que ces carnets ont été noircis pendant la détention de Georges Noël en Allemagne, à Königsbrück et Chemnitz.
Pour oublier sa prison
L'ancien poilu fait prisonnier le 26 août 1914 à Longwy lors de la reddition de la place forte, va passer ces longues années en prison dans des conditions détestables.La correspondance avec la famille étant réduite, Georges Noël parvient à s'échapper en entretenant sa passion à travers ses petits carnets écrits à la plume.
Ses aptitudes intellectuelles ne semblent pas altérées par les privations puisque le soldat dessine avec précision des croquis et imagine par exemple comment contruire un appareil de projection à la maison.
Un schéma qui a frappé le photographe Jean-Michel Aubrun.
nous explique Maurice Noël. Un fils, fier que les carnets de son père mais aussi son appareil photographique d'époque rejoignent les collections du Musée du cinéma et de la photographie de Saint-Nicolas-de-Port.Les conditions de détention étaient affreuses, mon père n'en parlait jamais mais je surprenais parfois des conversations avec d'autres
Après sa libération, le soldat Georges Noël se marie le 19 septembre 1919 à Nancy. Il aura quatre enfants et travaillera à l'usine de Senelle-Maubeuge à Herserange où il terminera agent de maîtrise.
Sa passion pour la photographie restera intacte et lui a survécu.
Notre reportage :