Ce mardi 22 novembre 2022, se déroule à Nancy, le procès de l’affaire Timéo. L'enfant, alors âgé de 4 ans, est décédé en 2015 au CHRU de Brabois suite au surdosage d’un médicament. Une cardiologue, une cheffe de service et une infirmière sont poursuivies. Le CHRU est convoqué à la barre en tant que personne morale.
Ce mardi 22 novembre 2022 s’est ouvert au tribunal correctionnel de Nancy (Meurthe et Moselle) le procès de l’affaire Timéo. Le petit garçon est décédé en 2015 au CHRU de Nancy. Hospitalisé à la suite d'une chute et des douleurs au jambes, le surdosage d’un médicament administré, de la colchicine, un anti-inflammatoire qui lui sera fatale.
Une cardiologue, une cheffe de service responsable des internes à l'hôpital d'enfants et une infirmière sont poursuivies. Le CHRU est également convoqué à la barre en tant que personne morale. Les parents très en colère avaient reçu du centre hospitalier une simple lettre de condoléances mais aucune explication des causes exactes du décès de leur fils unique.
Elodie Gaire, la mère de l'enfant et Julien Thuret, le père sont arrivés ce matin au tribunal accueillis par une haie d'honneur constituée des parents et amis. Ils espèrent enfin connaitre la vérité sur les circonstances qui ont abouti à la mort de Timéo. "On est impatients de savoir ce qu'il s'est passé et qui est responsable du décès de notre fils. Nous avons hâte, nous attendons de passer ce cap pour être enfin apaisés."
Ils souhaitent aussi que ce procès serve à l'avenir à renforcer la sécurité dans les centres hospitaliers: " Des petits Timéo il y en a partout dans les hôpitaux. La colchicine est un poison qui ne doit pas être utilisé dans les hôpitaux pour enfants" Car tout l'enjeu de ce procès est et de comprendre et d'établir la chaine de responsabilité qui a abouti à l'administration à un enfant d'un produit médicamenteux seize fois supérieur à la dose normale.
Maitre Frédéric Berna défend la cardiologue. Elle a été consultée deux fois mais ses avis n'ont pas été suivis. Elle n'est donc pas responsable. Son statut de médecin étranger en font un bouc-émissaire idéal selon lui : "le responsable du décès de cet enfant, c’est la désorganisation de ce service hospitalier. Vous ne pouvez pas demander aux gens qui travaillent dans un hôpital de ne commettre aucune erreur quand derrière, vous avez un système qui ne les contrôle pas. Si vous avez un logiciel qui alerte lorsqu'une dose mortelle est sortie, si vous avez des internes supervisés par des spécialistes alors ce type d'erreur ne peut pas se produire."
La parole demain, mercredi 23 novembre 2022, sera aux parties civiles et au procureur.