Comme en 2017, Marine Le Pen est arrivée en tête dans nos quatre départements : Meuse, Meurthe-et-Moselle, Moselle et Vosges. Avec un gain de voix divers, entre recul et progression.
Comme en 2017, Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national, est arrivée en tête dans nos quatre départements :
- Meuse : 35,1% (32,3% en 2017)
- Meurthe-et-Moselle : 27,4% (25,86%)
- Moselle : 30,4% (28,35% en 2017)
- Vosges : 32,2% (29,12% en 2017)
Mais si l'on regarde de plus près les chiffres, en prenant en compte l'abstention et en pointant le nombre de suffrages qui se sont portés sur la représentante de l'extrême-droite, il y a quelques nuances à apporter.
Faible progression de 1.533 voix
Marine Le Pen progresse, en nombre de voix dans deux départements lorrains: les Vosges avec 1.752 voix et la Moselle avec 712 voix. Mais est en recul en Meuse de 20 voix et en Meurthe-et-Moselle de 911 voix.
- Meuse : 2022 : 34.582 25,65 35,11 / 2017 : 34.602 = -20
- Meurthe-et-Moselle : 2022 : 97.283 / 2017 : 98.194 = -911
- Moselle : 2022 : 159.254 21,35 30,37 / 2017 : 158.542 = +712
- Vosges : 2022 : 65.676 23,63 32,22 / 2017 : 63.924 = +1.752
Si l'on sort la calculette et que l'on compare avec 2012, sur son nom, Marine Le Pen ne progresse que de 1.533 voix.
"L'archipel" lorrain
Sur le plan géographique, c'est, comme souvent loin des centres urbains que Marine Le Pen fait le plein, son électorat est d'abord rural, voire rurbain dans des secteurs en difficulté (Commercy, Montmédy, Lunéville, Freyming, Forbach), mais il est plus voire très faible dans les métropoles (2e à Bar-le-Duc et Verdun, 3e à Nancy et Metz). Un phénomène qui corrobore la notion d'archipellisation, définie par le politologue Jérôme Fourquet, dans son ouvrage "L'archipel français, naissance d'une nation multiple et divisée" (2019. Seuil). "
"La Lorraine, comme la France, est fracturée", explique notre journaliste Arnauld Salvini, "avec d'un côté les villes, îlots de prospérité où se concentre la croissance, la matière grise et le travail et de l'autres les banlieues, villes moyennes et communes rurales, qui souffrent, avec une pauvreté de plus en plus visible et souvent le sentiment d'un déclassement social. Conséquence dans les urnes : les villes ont voté Emmanuel Macron, dans les bassins ouvriers et les zones rurales où l'on se sent un peu abandonné de la République, on a voté Marine Le Pen."
Focus sur la Moselle-Est
Si la carte du Grand Est montre bien la primauté des votes pour le RN (en bleu foncé), l'exemple de la Moselle, en particulier dans sa partie Est est significatif.
A Forbach, Marine Le Pen (30,20%) est au coude à coude avec Jean-Luc Melenchon (29,01%) sont au coude à coude, loin devant Emmanuel Macron (21,31%).
A Stiring-Wendel, où elle s'est déplacée le 1er avril dernier, la candidate du Rassemblement National progresse de cinq points par rapport à 2017. Elle est largement en tête avec 42,36% des suffrages devant Jean-Luc Mélenchon (21,09%) et Emmanuel Macron (19,62%).
Et elle s'impose également dans des bastions traditionnellement à gauche : Moyeuvre-Grande (37,34%), Talange (29,71%), Rombas (30,49%), Florange (31,46%) et bien sûr Hayange, la seule commune RN en lorraine avec à sa tête un fidèle, Fabien Engelmann. Marine Le Pen (38,62%) y confirme l'implantation de l'extrême-droite avec 38,62% devant Jean-Luc Mélenchon (20,92%) et Emmanuel Macron (20,16%).
Toutefois, il est probable qu'une partie de l'électorat potentiel de la candidate se soit orienté, pour ce premier tour, vers la candidature d'Éric Zemmour et sans doute vers celles de Nicolas Dupont-Aignan et de Jean Lasalle.
Récupérera-t-elle ces suffrages lors du second tour ? Réponse dimanche 24 avril à 20h.
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