Assises de Meurthe-et-Moselle : 9 ans de prison ferme pour Sylvie Leclerc

Jeudi 24 mars 2016 en début de soirée, Sylvie Leclerc a été condamnée à 9 ans de prison ferme par la cour d'assises de la Meurthe-et-Moselle à Nancy (54) pour le meurtre de son conjoint Gérard Schahan. Sylvie Leclerc encourait la réclusion criminelle à perpétuité.

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Jeudi 24 mars 2016 en début de soirée, la cour d'assises de la Meurthe-et-Moselle à Nancy (54) a condamné Sylvie Leclerc à 9 ans de prison ferme pour le meurtre de son conjoint Gérard Schahan.

Jeudi 24 mars 2016, Sylvie Leclerc a été condamnée à 9 ans de prison ferme par la cour d'assises de la Meurthe-et-Moselle à Nancy (54) pour le meurtre de son conjoint Gérard Schahan. ©France 3 Lorraine

Suivant les réquisitions de l'avocat général, les jurés ont estimé que le discernement de l'accusée n'avait pas été aboli, mais altéré au moment des faits.

"Je ne veux pas ajouter du malheur au malheur car chez Mme Leclerc, le malheur est tenace et le bonheur est fugace. Oui elle a tué Gérard, oui elle était sa concubine. Non son discernement n'était pas aboli, oui il était altéré" Marie-Claude Weiss, avocat général lors du réquisitoire.



"Tu es pardonnée maman !"

"Je l'ai aimé et je l'aime toujours. Il est toujours là. J'ai besoin de lui. Il me manque  beaucoup", avait lancé jeudi Sylvie Leclerc avant que les jurés se retirent , avant de demander pardon à sa fille Aude, qui lui a répondu: "tu es pardonnée maman !".
La quinquagénaire est restée interdite à l'énoncé du verdict. Sylvie Leclerc encourait la réclusion criminelle à perpétuité.

Une personnalité et une relation complexes avec la victime

Pendant ces quatre jours d'audience, l'accusée a été présentée par ses défenseurs comme une nouvelle Jacqueline Sauvage, cette femme devenue un symbole des violences conjugales après sa condamnation en décembre à Blois à 10 ans de réclusion pour le meurtre de son mari violent, mais qui a bénéficié ensuite d'une grâce présidentielle partielle.

Défendue par les mêmes avocates que Jacqueline Sauvage, Mme Leclerc a tenté d'expliquer devant la cour à quel point il lui était devenu nécessaire de se "libérer" de l'emprise de son compagnon, qu'elle avait abattu dans son lit, d'une balle de fusil tirée à bout portant.

De leur côté, les avocats des parties civiles ont déploré que Sylvie Leclerc cherche à salir la mémoire de son compagnon pour expliquer son geste.

"Ces deux personnalités formaient un cocktail explosif, mais il y avait une complémentarité entre les deux. Ce ne sont pas deux personnalités caricaturales avec d'un côté la méchante victime qui a bien mérité ce qui lui est arrivé et de l'autre l'accusée innocente", a plaidé Me Stéphane Massé, avocat d'une des partie civile.

A l'inverse, pour l'avocate de Sylvie Leclerc, Nathalie Tomasini, "il s'agit de comprendre comment 35 années de violences conjugales ont transformé un être humain +normal+ doté d'une énergie vitale en une sorte de légume qui s'enferme petit à petit dans cette spirale infernale qui ne peut avoir d'issue que fatale".
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