Mauvaise surprise pour une centaine d'habitants de Lay-Saint-Christophe, près de Nancy, une antenne-relais 5G est en construction à 150 mètres de leurs habitations. Ils s'y opposent. Un exemple qui illustre une tendance forte : les mobilisations anti-5G.
Rapidité, ultra-connectivité, réactivité en temps réel... Sur le papier, l'arrivée de la 5G en France à tout pour séduire de nombreux usagers. Problème, il faut bâtir un nouveau réseau avec de nouvelles antennes-relais pour pouvoir offrir un accès ultra haut débit mobile. Un déploiement qui inquiète de plus en plus les riverains où ce type d'installation doit sortir de terre.
C'est le cas à Lay-Saint-Christophe, au nord de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Le petit village de 2.500 habitants, très couru pour sa quiétude et son emplacement géographique, intéresse fortement l'opérateur Free. A 150 mètres des habitations du quartier des Corvés, l'opérateur a décidé d'installer une antenne relais pour la 5G. “Il n'y a pas eu de concertation” s'insurge Guillaume Thouvenin, porte-parole du collectif Le vallon de Merrey qui s'oppose à cette implantation, “tout un déroulé doit se mettre en place lorsqu'on construit ces équipements et notamment le fait d'avoir, en tant que riverain, la possibilité de réagir et de faire part de nos remarques en mairie. Là, ça n'a pas été le cas. Nous n'avons jamais été informé sauf quand on a commencé à voir les premiers travaux de construction.”
Car Free a déjà engagé les travaux. Il s'agit pour l'instant d'amener l'électricité sur place mais dans les faits, l'objectif est d'ériger à terme, en bordure d'un sentier forestier, une antenne-relais haute de 30 mètres pour réseaux 3G et 4G, compatible pour la 5G une fois les licences attribuées. “En étant informé dès le départ, nous aurions pu discuter de ce positionnement” poursuit Guillaume Thouvenin, “nous ne sommes pas opposés à la téléphonie mobile mais là, il faut bien admettre qu'un tel pylône en plein dans un paysage bucolique, en plein champs, et situé à 150 mètres des premières habitations, ça pose un problème. J'ai des enfants en bas-âge et je ne veux pas qu'ils soient arrosés, nuit et jour, pendant vingt ans par la 5G. L'idée, c'est que le projet soit plus réfléchi.”J'ai des enfants en bas-âge et je ne veux pas qu'ils soient arrosés, nuit et jour, pendant vingt ans par la 5G.
Une mairie embarrassée
Du côté de la mairie, c'est plutôt l'embarras. Fraichement réélu, le maire Patrick Médart avoue que “c'est compliqué. Les responsables de Free ont la loi pour eux. Mes relations avec les membres du collectif ne sont pas faciles. Ils partent avec un a priori me concernant. Moi, mon objectif, c'est de travailler pour trouver des solutions. Déplacer cette antenne, c'est mon objectif et je l'ai dit dès le départ. Demander à un opérateur de la supprimer, ce n'est pas possible. Moi, je travaille à une solution d'emplacement plus adaptée pour les uns comme pour les autres. Je comprends les craintes et les questions liées à cette antenne et je recherche un consensus.”“Si on en est là” explique Guillaume Thouvenin, “c'est parce que le maire n'a pas signé la déclaration préalable des travaux. En fait, tout s'est déroulé durant la crise du Covid et le maire a raté le coche. Le délai a été dépassé et la déclaration préalable a été accepté tacitement.”En Meurthe-et-Moselle, il y a une soixantaine de projets de ce type et nous ne sommes pas les seuls à rencontrer des problèmes.
Le tract explicatif du collectif
“En Meurthe-et-Moselle, il y a une soixantaine de projets de ce type et nous ne sommes pas les seuls à rencontrer des problèmes” se justifie le maire, “partout, ça va aller crescendo. De toute façon, on est dans une contradiction. L'Etat demande aux opérateurs de couvrir les zones blanches et c'est aussi une volonté de la population en général de profiter de ces couvertures. Les gens ne supportent pas d'attendre sur leur téléphone. Il y a donc une réelle attente et un réel besoin. Mais de l'autre côté, il y a une population qui est hostile à l'implantation d'antenne à proximité chez eux. ll y a là une contradiction quasi insurmontable.”Samedi 25 juillet 2020, un rassemblement est prévu à 17h00 à Lay-Saint-Christophe, rue de la mine, à l'appel du collectif. A cette occasion, une banderole sera érigée sur une habitation pour dire non à l'implantation de cette antenne 5G.