Réforme des retraites : des manifestants moins nombreux mais très déterminés

Ils sont 4000 selon la police, 10 000 selon les organisateurs. La manifestation du jeudi 6 avril 2023 à Nancy contre la réforme des retraites a rassemblé moins de monde mais les manifestants présents restent déterminés à empêcher la réforme

Ils sont 4000 selon la police, 10 000 selon les organisateurs. Le défilé du jeudi 6 avril 2023 à Nancy (Meurthe-et-Moselle) a rassemblé moins de monde que les précédents mais les manifestants présents restent déterminés à empêcher l'application de la réforme des retraites. Elisabeth, retraitée, comprend qu'au bout de 10 jours de grèves, certaines personnes ne puissent plus se le permettre, comme sa fille : "le pouvoir d'achat en a pris un sacré coup, ma fille et son conjoint ne partirons pas en vacances cette année car ils ont fait toutes les grèves. En encore, il y a des gens qui se demandent comment manger à la fin du mois."

On est tellement dans la m....

Le cortége s'est élancé à 14h00 de la place de la Carrière avec toujours en tête, les Gilets jaunes et les anarchistes. Le climat est festif mais une modeste pancarte en carton brandie par une manifestante pourrait résumer l'état d'esprit général: " On est tellement dans la merde que je ne sais même plus quoi écrire " Tout s'est déroulé dans un climat festif, jusqu'à ce que les Gilets jaunes et anarchistes décident de changer de parcours au cri de " manifestation sauvage ! " Ils travervent la place Charles III puis tournent vers la rue Saint- Jean où les attendent les forces de l'ordre.

Le face à face est assez comique car un manifestant équipé d'un mégaphone inverse les rôles. Il ordonne aux policiers de retirer le 49.3 et de se disperser avant usage de la force. Des oeufs et des canettes en aluminium volent et la réplique ne se fait pas attendre.

Une volée de grenades lacrymogènes a tôt fait de faire reculer les manifestants. Les forces de l'odre n'ont pas économisé les munitions, la rue Saint-Jean est saturée de gaz. Les quelques badauds qui se sont risqués à circuler dans le secteur rebroussent chemin vite-fait en larmoyant. Le shopping ce sera pour un autre jour. "On en a un peu marre" lâche une commerçante en entrouvant prudemment sa porte. Elle propose de l'eau à un confrère aux yeux rougis.

Les manifestants reviendront deux fois au contact, sans réelle agressivité hormis les noms d'oiseaux. Un jeu convenu jusqu'à ce qu'une charge soit ordonnée. L'ensemble de la manifestation reprendra le trajet intitialement prévu rue Saint-Dizier pour s'achever dans le calme, place Stanislas.