Réforme des retraites : les syndicats toujours mobilisés mais prudents, "nous redoutons un essoufflement. La mobilisation est plus symbolique"

Ce mardi 6 juin signe une nouvelle journée d'action contre la réforme des retraites. Si les syndicats ne lâchent pas l'affaire, ils restent pragmatiques sur les suites à donner.

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Pas question de lâcher l’affaire. Nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites, ce mardi 6 juin. Les huit organisations syndicales organisent une quatorzième journée d’action. "Nous restons opposés à cette réforme. Le passage à 64 ans reste injuste", explique Dominique Toussaint, secrétaire régional CFDT.

Jusqu’à 600.000 personnes sont attendues dans les rues en France. Les leaders syndicaux espèrent des manifestants au rendez-vous. "Ce mouvement est très populaire depuis le début. L’intersyndicale est solide", poursuit Dominique Toussaint.

Mais même si le 1er mai dernier était un succès, avec plus de 20.000 personnes mobilisés en Lorraine, l’intersyndicale est prudente. "Bien sûr que nous redoutons un essoufflement. La mobilisation est plus symbolique. Nous allons voir si la mobilisation faiblit ou pas", précise Frédéric Nicolas, secrétaire FO 54. "Nous maintenons la pression, mais les vacances arrivent, et les salariés ont peut-être la tête ailleurs. C’est sûr, les rassemblements s’arrêteront un jour".

Le 8 juin en ligne de mire

Les manifestants sont attendus dès 14 heures à Nancy, Metz, Bar-le-Duc et Epinal. Une journée symbolique, deux jours avant l’examen à l’Assemblée nationale d’une nouvelle proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites.

Portée par le groupe indépendant LIOT (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires), elle a été vidée de sa substance la semaine dernière avant son arrivée dans l’hémicycle. L’article 1 a été supprimé. Il prévoyait le retour à 62 et non plus 64 ans. "Nous organisons cette marche surtout par rapport à ça, même s’il y a peu d’espoir que ça soit voté. C’est symbolique. Le gouvernement a en plus publié les deux premiers décrets de la loi au journal officiel, c’est un acte de provocation", dit Frédéric Nicolas.

"Avec l’intersyndicale, nous voulons dénoncer cette attitude de la macronie. Le gouvernement passe en force. La réforme n’a pas fait l’objet d’un seul vote", ajoute Dominique Toussaint.

Un mal pour un bien ?

 

"Il est important de montrer à l’exécutif que les syndicats ont réussi à s’unir. Nous avons réussi à nous entendre sur les retraites, mais pas que", affirme Didier Schnabel. Le secrétaire CGT Grand Est précise qu’une étape supplémentaire a été franchie. "Nous avons des revendications communes maintenant".

 

Assurance-chômage, salaires dans les entreprises, RSA… Les points de convergence sont nombreux. "Nous allons continuer la pression sur les retraites en nous opposant à d’autres réformes, d’autres mesures. Nous sommes opposés à France Travail, et ça nous le feront savoir. Notre union est le résultat des journées de mobilisation".

Nous serons très exigeants sur les prochaines discussions. Il faudra lancer l’alerte dès que possible.

Dominique Toussaint, secrétaire général de la CFDT Grand Est

Ce lundi, une réunion avec le patronat était organisée. L’idée est de définir un agenda de discussions notamment sur l’emploi des seniors ou l’usure professionnelle. Même si le dialogue avec le gouvernement a été renoué il y a quelques semaines, les responsables syndicaux mettent en garde.

"Nous serons très exigeants sur les prochaines discussions. Il faudra lancer l’alerte dès que possible", conclue Dominique Toussaint de la CFDT. Après la quatorzième journée de manifestation, tous attendront le retour de l’intersyndicale nationale sur les suites à donner.

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