Témoignage. Amputé d'une jambe, il ne trouve pas de logement adapté à son handicap

Amputé d’une jambe suite à un accident sur la voie publique en mars 2021, Steven Simon n'arrive pas à obtenir un logement adapté auprès des bailleurs privés et sociaux de Nancy. Le jeune homme propose pourtant de payer un an de loyer d'avance.

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Au printemps 2021, alors âgé de 27 ans, Steven Simon est percuté par un véhicule sur la chaussée, ce qui entraîne l’amputation de sa jambe gauche. Depuis, il vit chez ses parents dans un appartement situé au troisième étage sans ascenseur. Son état physique nécessite un logement en rez-de-chaussée pour personne à mobilité réduite (PMR). Toutefois, ses recherches sont vaines, malgré l’assurance pour les loueurs d’une avance d’un an de loyers.

"Je vis très mal la situation. J’ai des images de l’accident qui me reviennent tout le temps", explique Steven. "On a beau chercher, c’est très compliqué de trouver un logement."

Le jeune homme souffre d'une double fracture du tibia, qui ne guérit pas à force de s’appuyer sur sa jambe. Il doit se rendre chez le kiné tous les jours et apprendre à marcher avec une prothèse. Monter les étages sur une jambe lui demande beaucoup d’efforts pour rentrer chez lui. Et sa chaise roulante reste en bas car les portes sont trop étroites.

Un logement au rez-de-chaussée me permettrait de reprendre une vie normale. De recommencer à marcher sans insister sur ma jambe et craindre les complications.

Steven Simon

Assistance d'un avocat

Pour tenter de débloquer la situation, Steven Simon a fait appel à un avocat spécialiste en droit du dommage corporel, sur la problématique de l’accès au logement pour les personnes en situation de handicap.

"C’est malheureux, mais oui, on a besoin d’un avocat aujourd’hui pour faire valoir ses droits de personne handicapée. Comme un malheur ne vient jamais seul, après la violence de l’accident, s’ensuit la cohorte des problèmes administratifs", relate Maître Charles-Henri Coppet. "Clairement, combattre avec une assurance malgré sa solvabilité, aurait fini par démoraliser Monsieur Simon."

Pour les bailleurs, Steven Simon ne rentre pas dans les cases prévues. Malgré la proposition de paiement d’un an de loyer, grâce aux premières provisions d’indemnisation, il n’aurait pas les moyens de régler ensuite la location.

Selon Maître Charles-Henri Coppet, il s’agit d’une discrimination. La santé physique et morale de Steven Simon se dégrade et son cas n’est pas isolé. Dans de nombreux dossiers,  le handicap est encore trop souvent lié à de la précarité et empêche de nombreuses victimes de reprendre le cours de leur vie, faute de pouvoir obtenir un logement adapté.

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