Les personnels des hôpitaux sont en grève mardi 20 juin. Les organisations syndicales demandent des hausses de salaires et de meilleures conditions de travail. Une crise de l'hôpital vécue par Vanessa, infirmière au CHU de Nancy (Meurthe-et-Moselle).
La tension monte à l’hôpital à quelques jours des grandes vacances. Quatre des cinq principaux syndicats hospitaliers appellent à une journée d’action nationale mardi 20 juin 2023. En pratique, la journée prendra la forme de rassemblements unitaires. Le personnel gréviste du CHU de Nancy ira en bus à Paris où le rendez-vous est fixé place de l'hôtel de ville.
Vanessa Jolly est infirmière au CHU de Nancy à Brabois (Meurthe-et-Moselle). Elle est entrée ici au début des années 2000. Déjà vingt ans d’ancienneté. Elle connait bien le système car elle a travaillé dans plusieurs services : la réanimation, la cardiologie, la chirurgie. Elle est même devenu déléguée syndicale FO. "La grosse problématique, qui s’aggrave d’année en année c’est le manque d’effectif. Avec en plus cette année, la fermeture des urgences de Gentilly. Le personnel des urgences souffre beaucoup. Trop de patients dans des locaux devenus trop exigus".
Selon Vanessa, il manque environ 150 infirmières au CHU de Nancy. "Des témoignages comme le mien vous en aurez beaucoup. Une surcharge de travail dans tous les services. Le personnel est usé."
Des témoignages comme le mien vous en aurez beaucoup. Une surcharge de travail dans tous les services. Le personnel est usé.
Vanessa Jolly, infirmière
Et pour en revenir aux urgences, la difficulté du service entraîne des problèmes dans les autres secteurs. "Il y a beaucoup trop de tension à cause du rythme". Elle aussi remarque quand elle passe dans les services que '"le personnel est marqué par la fatigue, un épuisement'. L’hôpital sort d’une grosse période de Covid. "Le personnel est usé car on a toujours pas récupéré. Mais on essaye toujours de faire au mieux", dit Vanesssa, 45 ans. "Nous étions en première ligne pour lutter contre le coronavirus".
Flux tendu
En Lorraine, plusieurs hôpitaux ont déjà annoncé la fermeture partielle des urgences face au manque de soignants. L'Agence régionale de santé (ARS) a lancé un appel aux bonnes volontés pour "renforcer les personnels des structures de soins de la région cet été". Et les hôpitaux s'inquiètent de devoir fermer des lits pour remédier au plafonnement des salaires des médecins.
L'année dernière, selon une étude de la Fédération hospitalière de France, en France, 99% des hôpitaux se disaient en difficulté.